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Le showbiz à Conakry ou la guerre des concepts !

La cité Gnakry bouillonnent en ces périodes où les spectacles pullulent à tout va. Artistes, opérateurs culturels et fanzines se livrent actuellement à une guerre sans merci pour marquer chacun son territoire et maintenir le business au beau fixe. Dans ce contexte, des concepts se créent, des clans et des totems culturels naissent mettant au centre des artistes stars qui se distinguent surtout avec la musique urbaine. Kilélé du groupe Instinct Killers , Podom de Banlieuz’Art, Kizoun de Singleton qui se tiraille déjà avec Riposte 2 pour la paternité du concept, Beni Kha Crew de Bénédi Records, Black Mafia de Takana Zion, Eske Wo Noma du collectif 2HR, Soop Soop de Soul Bangs, Yessooo ! de States productions…Et que sais-je encore ? Des concepts qui quadrillent complètement les banlieues de Conakry où les fans rivalisent à tout bout de champs et même quelques fois à coup de poings. où Tout est permis pour s’imposer et marquer son appartenance à un clan musical.

Seul hic , ces concepts musicaux qui naissent à Conakry apparaissent vides de consonance ou d’expression culturelle propre au terroir guinéen et donc ne peuvent en aucun cas s’exporter culturellent comme le Coupé -Décalé et Le Lokhobi ivoirien, l’Afro beat du Nigeria, L’Azonto ghanéén , le M’balax du Sénégal , La rumba et la sape congolaise. Il va falloir y penser sérieusement  , stars de Gnakry ! Ou bien..? Baaah woulékhônôô !

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Le folklore et la musique populaire quant à eux s’enlisent dans les quartiers avec leurs idoles qui peinent à se frayer des voies de communication appropriées pour toucher le jeune public fou de l’art urbain. Pour preuve, Koundouwaka , l’acteulle icône du folklore à Conakry, qui monte defrayant la Chronique avec son album » Polossé », lui , n’hésite même plus à descencdre dans les Lycées et collèges de Conakry avec le  »Plossé Schol Tour  » question de se faire plus de fans .

Tandisque l’aura des grandes stars de la musique guinéenne comme Sékouba Bambino , Oumou Dioubaté , Sayon Camara, Kerfala Kanté, Fodé Kouyaté, Aminata Kamissoko, le couple Sona Tata- Sékouba Kandia, ou encore Lega Bah, s’effritent de jours en jours. Ils ne sont plus à la page, dirait-on ! On préfère leurs premiers tubes à succès , mais maintenant c’est de la variété qu’ils nous offre mélangée avec du zouk ou du Coupé- Décalé, ces stars… Renchérit un mordu de Bambino. Une réaction à méditer et qui pourrait s’avérer une vérité crue si l’on estime que la musique guinéenne telle quelle est aujourd’hui dans son ensemble , est quasi absente sur les grandes scènes et festivals du monde. Mais ceci est une autre paire de manches….

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Tout de même la musique tradi urbaine propulsée par Les Etoiles de Boulkbinet et Les Espoirs de Coronthie, elle, continue à seduire avec une créativité inouie qui reposent sur des instruments traditionnels . Mais c’est aussi une musique qui conquis le cœur des mélomanes et qui se ghetoisent de plus en plus avec ses nouvelles stars qui finissent tous dans la débauche. Un peu triste…non ?

Et que dire du chanteur de reggae Elie Kamono avec son mouvement  » J’en Veux Plus  »  qui s’enfoce de plus en plus dans le labyrinthe politique guinéen sans issues  ? Certes de Bonne guerre pour l’écrasante majorité des Guinéens qui estime tout simplement , qu’Elie peut continuer le combat avec sa musique en traduisant ses prises de position dans ses chansons engagées. Au delà de se faire mamipuler par n’importe quel politcien de Guinée. Advienne que pourra, le Général Elie, lui , n’en demors pas , il ne veut plus se limiter à la force du reggae engagé, il veut en découdre avec le système de kôrô Alpha? Mais comment ? Allez y savoir !

Au final , on se rend compte que l’expression artistique à Conakry est en pleine mutation. Des jeunes artistes plus ou moins inspirés se créent des concepts musicaux dans un environnement du showbiz totalement fermé au monde extérieur.

Le manque criard d’un grand tremplin culturel ou d’une espèce de Festival digne de nom, annuel ou biennal, pourrait bien remédier à tout ça. Pensez- y ! Et bienvenue à la fédération des opérateurs culturels FEDOC ! Eh oui ! Il y a du pain sur la planche ! Mettez de l’ordre dans tout ça ! Le besoin est pressant. Sortez-nous de ces cocons rétrogrades des manifestations culturelles au bled de Sory Kandia Kouyaté ! Wassalam !

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Aboudy CAMARA

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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