Les années 2000, resteront longtemps gravées dans les annales de l’histoire du rap guinéen. Elles ont vu exploser certains des meilleurs rappeurs de Guinée, dont le mythique groupe Mifa Guéya qui a fourni des œuvres intemporelles.
2001, « les fous du Rap » se lancent! Sans complexe, Magika et Two Marley, font irruption dans le paysage avec un album taillé pour rester dans les mémoires sous le label « Contact Evolution », dirigé à l’époque par Malick Kébé actuel Directeur Général du FODAC.
Invité récemment sur la radio Nostalgie FM dans une émission de débat culturel intitulée « Œil sur la Culture », l’ancien producteur est revenu sur la production de « Kondébily », un album classique du rap africain.
« On n’a vendu cet album à 6.000.000 Gnf. Le groupe a eu 2.500.000 Gnf, on n’a payé le studio à 1.000.000 Gnf, le transport et l’arrangement ont couté 500.000 Gnf et le clip à 1.000.000 Gnf. Si j’ai gagné quelque chose ; c’est peut-être 1.000.000 Gnf. Donc J’ai fait un investissement de 5 millions et j’ai vendu l’album à 6 millions. Mais comme les gens sont profanes, ils pensent que j’ai gagné beaucoup d’argent. »
Apres la sortie de cet album, le groupe a gagné en notoriété durant plusieurs années consécutifs. Cinq fois sacrée à la K7 d’Or et « Meilleur groupe de rap guinéen » au Djembé d’Or. A cela s’est ajouté des prix honorifiques de « Meilleur clip Vidéo », de la « Meilleure Vente », des concerts à guichet fermé au palais du peuple ou encore le plein du stade du 28 septembre de Conakry pour ne citer que ceux-ci.
« J’ai produit ce groupe. Ils ont fait un album et ont décidé de se séparer de moi ; je ne sais pour quelle raison ? Ils ont foutu leur carrière en l’air en s’adonnant à la drogue. Ce que les gens ne savent pas, la maman de Two Marley travaille dans une juridiction de ce pays. Alors tout ce que les gens racontent, si c’était le cas ; vous pensez qu’elle n’allait pas me trimbaler en justice ? » S’est interrogé Malick Kébé.
L’actuel Directeur du FODAC a conclu en invitant les rappeurs de la nouvelle génération à garder la tête sur les épaules en cas de succès pour ne pas finir comme leur aîné de Mifa Guéya, qui vivent aujourd’hui dans des conditions peu reluisantes.
Mohamed KOMAH