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[Dossier] : Il était une fois, le Vrai Rap en Guinée !

Guinée Rap

Erratum – La Guinée au milieu des années 90′ jusqu’en fin 2006, était considérée comme une plaque tournante du Rap africain, un genre musical et une forme d’expression vocale appartenant au mouvement culturel Hip-Hop.

A cette époque , l’arène du showbiz guinéen n’était strictement menée que par des vrais faiseurs du Rap pur et dur. En terme simple, on les appelait comme aux USA, les MC’s, qui signifient  en anglais :Master Of Ceremony. Dans ce sillage , on pouvait sans doute citer, le célèbre groupe Kill-Point composé au départ, d’Amadou Barry (Prophet Gee), Mooz Bee et Aizeck’O qui furent une référence en Guinée, Bill de Sam, ensuite Légitime Défense (LEG DEF), Gandal Foly, Pap Soul, Fac Alliance, Feu Ahmed Chanana , Raisonnable Djely, MAS, le collectif Saga Hip Hop, Kharémens, Syn10K, Methodik, Silatigui, Degg J Force 3 et tant d’autres. C’était du bon vieux temps où le rap avait une forte notoriété.

Entre ces jeunes artistes à l’époque, existaient une certaine intellection et de synergie qui leurs ont valu toute la gloire, l’honneur et le respect durant tout leur « règne ». Leurs blases s’inscrivaient ainsi en lettre d’or dans le cœur de milliers de jeunes guinéens qui les adulaient. Toute chose qui facilitait la vente des albums Rap sur le touffu marché de disque guinéen. Même si en ce temps là, la performance des studios d’enregistrement n’était pas au top, mais au fond, on sentait un engagement des jeunes artistes doublés d’un esprit créatif et la passion de bien faire les choses en tenant surtout compte de la posture sociopolitique et culturel du pays.

L’illustration parfaite fut les productions des compilations Rap-Koulè ( 1997 produit par Kill Point Production ), Chocoléca, Tribunal Hip-hop (1998 par Kill Point prod ), Saga Hip-Hop (Saga Hip-hop Vol1 en 1999 et vol2 en 2006) où toutes les grosses pointures du Rap made in Guinée ont fait leur premier pas. A travers leurs différents titres , ils ont nourri l’effervescence d’une certaine jeunesse guinéenne laissée pour compte et en quête de gouvernail culturel. Leurs chansons festives ont parlé des travers sociaux et décrypté les dures réalités des ghettos de Conakry. On en dénombrait alors des centaines de groupes de RAP à travers tout le pays.

Cette forme de musique urbaine popularisée par des jeunes déterminés (old school du Rap guinéen), a montré aux aînés restés sous l’emprise du Bembeya Jazz et du folklore des années 60 ‘-70′ , que le Rap, nouveau phénomène de société, pouvait aussi faire connaitre le pays de Sory Kandia Kouyaté, dans les rencontres culturelles internationales. C’est alors que Conakry a abrité en 2001, la toute première édition du Festival de rap africain  « Le Rap Aussi » organisée par Contacts Évolutions de Malick Kébé , un événement qui a servi de bréviaire à toutes les grandes manifestions culturelles de la musique urbaine que connait actuellement le pays.

Aujourd’hui en Guinée, le constat est tout autre, ce Rap conscient qui s’est tant imposé dans le milieu jeune, semble perdu Toute sa parure.

Première raison : Avec ses pionniers , le Rap guinéen, n’ a pas su résister à l’arrivée de la vague imposante du Reggae Dancehall inspiré de la Jamaïque et bien d’autres sonorités de musiques urbaines empruntées encore aux USA ou ailleurs en Afrique.

Parlant du Reggae Dancehall, ce style de musique urbaine vulgarisé à outrance en Guinée par Takana Zion à partir des années 2007, a fini par idolâtrer nombreux chanteurs. Il a phagocyté totalement le milieu de la musique urbaine à Conakry donnant naissance à des fusions et une mutation de styles touts azimuts comme la trop musique.

La seconde raison est du fait que nombreux précurseurs du Rap ont quitté le pays et beaucoup parmi eux, ont finalement raccroché le micro pour d’autres business de subsistance loin de la scène musicale. ‘‘Au bled , la musique Rap ne fait pas vivre , il va falloir aller voir ailleurs... » soutiennent-t-ils tacitement.

A cela s’ajoute les difficultés de productions et surtout le manque criard de management des rappeurs guinéens au niveau national et international. Pire, les disquaires et autres commerçants culturels du marché Madina ne s’intéressent plus au produit Rap à cause de sa non rentabilité. La censure quotidienne des pouvoirs publics n’est pas en reste de cette descente aux enfers du rap Guinéen.

Alors, on s’interroge. Y a-t-il espoir que le Rap se relève en Guinée ? Avec toutes ses influences , ces nouvelles tendances reggae, dancehall ou encore l’afro pop qui transfuge de plus en plus le milieu. Le rap retrouvera -t-il sa place d’antan à Conakry ? C’est le combat dans lequel, se lancent certains rescapés des premières heures du mouvement double H en Guinée, comme Phaduba et Sagnolik d’ULTIMATUM.

Il faut enfin souligner que chaque génération à ses influences culturelles et sociales, ses stars , ses idoles et son style de vie. La jeunesse africaine de Guinée n’en fait donc pas exception à cette réalité allègrement culturelle. Hip ! Hop ! Là !

AFROGUINÉE

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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