[Interview] – La ville de Labé, en Moyenne Guinée, a aussi son festival des Arts et du Rire ! Pour la cinquième fois, cette grande messe culturelle se déroule du 15 au 20 avril sous la bannière de SOUDOU DAARDJA PROD. Nous avons rencontré un des membres importants de ladite structure, Mamadou Thug, artiste comédien, pour parler de cet événement.
Comment vas-tu Mamadou Thug ?
Oui ça va !
Vous lancez pour la cinquième fois, le festival des Arts et du Rire à Labé. A quoi peut-on s’attendre à cette nouvelle édition ?
On peut s’attendre à beaucoup de choses. Cette année, nous avons invité plusieurs pays. Nous allons aussi inclure dans le programme, le domaine littéraire en faisant participer les établissements scolaires, surtout des universités. A cela s’ajoute, la distinction de certaines valeurs sûres de la comédie guinéenne. En effet, le prix Sow Bailo et le prix Hadja Djenabou Koumandjo seront décernés. Le dernier jour du festival sera consacré au tourisme.
Quelles sont les leçons tirées des quatre dernières éditions du festival des Arts et du Rire ?
Nous avons bien sûr tiré des leçons. Par exemple, nous avons tenu les deux dernières éditions dans une même salle. Mais cette année, nous allons occuper plusieurs espaces. Nous avons mis en place le « village du festival » qui nous a beaucoup inspiré. Ensuite, nous allons innover dans la restauration. C’est énorme !
Pourquoi tenez-vous à ce festival ? Quel est son impact sur la région de Labé ?
Ce festival est né suite à un constat. Labé est une très grande ville qui aime l’humour. Je rappelle qu’il y a eu la Foire Artisanale de Labé où pendant une semaine, le public demandait après Mamadou Thug. Je me suis donc produit et c’était vraiment beau. C’est ainsi que je me suis inspiré de Djamel du Marrakech du Rire pour lancer ce festival à Labé.
Justement, c’est quoi alors le but ?
Le but est de faire de cette ville, la région du rire en Guinée. Ce festival est aussi un tremplin pour les artistes guinéens. Il porte beaucoup de jeunes en termes de visibilité tel que le groupe Hezbo rap, Diallo Cravate, Thierno Mamou, Saifon Baldé et tant d’autres.
Le comparer au « Match du Rire », quel est son contenu et sa particularité ?
Le Match du Rire et le FAR (Festival des Arts et du Rire NDLR) ne sont pas comparables. Notre festival est le premier évènement international du rire en Guinée. C’est aussi le premier évènement professionnel du rire du pays en termes de festival. Je ne rentre pas dans la comparaison. Aujourd’hui, plusieurs évènements se tiennent mais ce qui est important, c’est de les réussir.
N’est-ce pas, d’autres pays prendront part à la cinquième édition du FAR ?
Oui ! Par exemple, le Sénégal, Siriki et Souké du Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Benin seront tous présents. La ville invitée d’honneur cette année est Kindia à travers Moussa Koffoé et toute la crème des humoristes du pays.
Sur vos supports, on voit le mot anaphorique « Politi’ Ri1». Que voulez-vous faire passer comme message ?
« Politi’ Ri1 » c’est un mot qui parle. Tous les problèmes de la Guinée sont aujourd’hui causés par les politiciens. Donc il faut qu’on soit au-dessus des politiques et qu’on parle de la Guinée, c’est le plus important. Pour moi, il reste et demeure que la politique n’est rien.
Selon le programme, vous mettez le cap sur la formation, sensibilisation, spectacle et tourisme. Les moyens sont-ils suffisants pour couvrir toutes ces activités citées ?
Depuis la première édition, nous avons toujours réussi à organiser des formations. Cette année encore, nous allons le faire. Il aura aussi du spectacle vivant et la sensibilisation. Tous les pays invités découvriront le tourisme de la ville de Labé. Aujourd’hui, nous demandons un accompagnement et du soutien aux ministères de la culture, du tourisme, de la communication et sans oublier les sponsors.
A combien coûte ce festival chaque année ?
Les dernières éditions de ce festival nous ont coûté 218.000.000 GNF. Cette année vu le nombre de pays et l’ambition qui nous anime, nous avons un budget de 421.000.000 GNF pour réussir un bel événement dans le Fouta avec tout le programme artistique et touristique.
Et comment faites-vous pour maintenir le Cap ?
Ce qui nous permet de nous maintenir ce sont nos petits moyens, certaines ONG basées en Europe, certains sponsors locaux, des autorités de Labé. Il y a des gens qui nous aident pour le transport interurbain, la nourriture, la logistique et pour des hôtels. Pour le reste, nous nous débrouillons pour payer le billet de nos invités.
Ton mot de fin
La chose la plus importante que les gens doivent comprendre est que ce festival a réussi à faire participer Adama Dahico, Zonko et Taho, Gohou Michel et tous les grands humoristes guinéens. A cela s’ajoutent, plusieurs troupes, artistes danseurs et chanteurs. L’année passée nous avons reçu 133 artistes de toutes les catégories. Cette année on s’attend à près de 200 festivaliers. C’est gros.
Interview réalisée par Mohamed KOMAH
AFROGUINÉE MAGAZINE