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Focus : Quand Big Dré meurt misérablement !

Du succès à la misère ! André Armer alias, Big Dré est parti misérablement sous les yeux inertes et les cœurs insensibles des Guinéens

C’est vrai ! Comme le disent les pieux et sages africains : Chacun à son destin. Mais nos destins sont aussi dans nos paumes, dit-on. Après l’inhumation du rappeur, la tristesse et l’impuissance poussent l’opinion à se poser des questions sur le sort de ces nombreux artistes guinéens qui, comme Big Dré, trépassent dans l’anonymat et souvent dans des conditions très pénibles.

Les mêmes questions sans réponses taraudent encore les esprits :

Qui ne savait pas que Big Dré était souffreteux ? Qui n’avait pas entendu la sonnette d’alarme tirée par Big Dré et ses proches ? Qu’avez-vous faits guinéens ? Autorités ? Et surtout vous artistes, qu’avez-vous faits en termes d’assistanat pour aider Big Dré quand il allait de pire en pire ?

Pour un moindre mal, quelques-uns se sont présentés chez la famille du défunt à Dubreka, le jour de l’enterrement du rappeur, avec une enveloppe contenant une modique somme en termes de contribution pour le linceul. Le médecin après la mort dirait-t-on. N’est- ce pas ?

Même si la mort n’épargne personne, pour les nombreux fans de Big Dré et le commun des guinéens, l’artiste aurait pu vivre encore si ses souffrances avaient été allégées par l’assistance de ses frères du micro et surtout de l’Etat guinéen.

Car, à son vivant, il a toujours adoucit les mœurs et tout donné pour la musique urbaine en Guinée. Reconnu par les mélomanes guinéens à travers son célèbre tube « Thug Life », une  autodérision implacable. Un vécu amer relaté sur un rap pur et dur. Un Opus qui a dépeint de façon juste le quotidien de nombreux jeunes guinéens laissés pour compte par le système. Par son talent, Big Dré a marqué son temps et rempli le cœur des mélomanes d’ivresse musicale. Ce qui lui a valu toutes les récompenses musicales en 2008 à Conakry. Encore combien d’artistes guinéens vont continuer à mourir dans la honte et dans le désespoir? Comment voulez-vous qu’on vous prenne au sérieux si vous vous montrez trop plaisantins aux yeux du monde ? Par manque de vraie solidarité collective, le secteur culturel guinéen s’affaibli de jour en jour. L’égoïsme dompte les esprits. C’est chacun pour sa gueule, chacun pour son ventre et ainsi de suite…Et la roue tourne.

Big-Dre-à-lhosto Big-dre-malade

Aujourd’hui, des artistes guinéens dans un tohu-bohu total et dans la cacophonie, parlent de symbiose, de l’unification, de l’amour entre eux et sommes également l’Etat de les accorder impérativement plus de respect. Tandis qu’ils foulent au pied, l’honorabilité de leur métier. Introspection ou prise de conscience collective ? Dans tous les cas, la mort de Big Dré continue de peser  lourd sur les consciences.

Alors, il est judicieux que la grande famille culturelle guinéenne cesse d’amuser la galerie. Il est plus qu’urgent d’organiser les Etats Généraux de la culture pour que les artistes se regardent en face et osent évoquer les vrais problèmes qui anéantissent ce secteur. Afin de trouver des voies sûres pour assainir définitivement l’image de la culture en Guinée.

L’heure est donc grave, en République de Guinée, le secteur culturel guinéen se porte très mal. Il baigne dans une nasse de léthargie. Un délaissement total que cautionne l’Etat sous le regard impuissant des populations et des acteurs culturels.

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Fodé Sita, notre correspondant basé à Conakry 

www.afroguinee.com

 

 

 

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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