Depuis la publication par décret présidentiel de la date des législatives en Guinée les partisans de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle sont dans une contradiction qui crée une véritable préoccupation. Les acteurs politiques ont fermé pour l’instant la porte au dialogue.
Un dialogue pourtant nécessaire à l’instauration de la tolérence pour des élections législatives apaisées, transparentes, justes et crédibles.
La marche des partis politiques de l’opposition organisée la semaine dernière montre à suffisance que désormais c’est l’intolérence totale qui s’installe entre les deux camps. L’intensité de la répression de la manifestation du 18 avril par les forces de l’ordre suite à une détermination des organisateurs de la marche d’emprunter une autoroute interdite quelques heures plutôt, pouvait à quel point les principes démocratiques étaient en train d’être foulés aux pieds dans notre pays. Cette autre marche empêchée, aura son lot de blessés et prisonniers. Elle a une nouvelle fois engendré de pillages dans certaines concessions et de destructions de biens.
Gouvernement et opposition s’accusent mutuellement de violation de la constitution sur les antennes de la presse privée et publique. Même les journalistes désignés pour couvrir la manifestation ont été molestés et leur matériel de travail détruit ou emporté. Tout ceci démontre à quel point la crise que connaît la Guinée est en train de prendre une nouvelle tournure, créant une véritable inquiétude dans de nombreux foyers.
Les acteurs politiques du pays restent dans des positions figées qui n’autorisent pas pour le moment d’espérer à un dénouement heureux de la crise. Les populations dont ils prétendent défendre la cause sont entraînées à leur insu dans une fissure qui compromet dangeureusement la cohésion indispensable à l’instauration d’une véritable démocratie dans le pays.
La différence ethnique et culturelle, véritable richesse d’un pays est en train de prendre une dérive de haine et de répulsion mutuelles.
Malheureusement, c’est dans ce contexte de tension que les législatives auront lieu avec tous les risques que comporte cette déchirure. Le multipartisme guinéen à l’image de celui de nombreux pays au lieu d’être un élement capitale de la iberté d’expression paralyse le fonctionnement de la démocratie et empêche un développement economique et social dans la concorde et la paix. C’est dire que sans un dialogue responsable entre acteurs politiques, il est impossible de trouver une solution à la crise actu
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