Home / INTERVIEWS / HIP-HOP GUINEEN : Dj Blacky témoigne et recadre le débat (Interview)

HIP-HOP GUINEEN : Dj Blacky témoigne et recadre le débat (Interview)

DJ BLACKY

AFROGUINEE a rencontré Dj Blacky, l’un des rescapés de la Old School du Hip-hop guinéen. Lisez notre entrevue !

 Slt Dj Blacky, comment vas-tu ? 

 Oui, salut mon frère !

 Tu es l’un des témoins du mouvement hip-hop de Guinée. C’était quoi la force de la première génération qui a vraiment fait son temps ?

Le mouvement Hip Hop de Guinée parmi tant d’autres à été un long et dur combat. En effet, la Génération Old avait une valeur absolue du Hip Hop (lyric sensé, Djying, la danse, le Graffiti). Et surtout la persévérance dans les projets.

En clair, qu’est-ce qui différencie l’ancienne et la nouvelle génération de la musique urbaine guinéenne ?

Rire ! Moi je pense que la New School est très efficace par une certaine valeur que la nouvelle tendance musicale mondiale a besoin aujourd’hui. Mais nombreux sont en manque de créativité. On a l’impression qu’ils reprennent les mêmes choses. Par contre, la Old School était originale et elle était super conservatrice de la culture guinéenne et de la valeur africaine. Sa diversité musicale était très très large. Ce qui faisait réellement sa force.

Comment interprètes-tu le départ de cette Old School pour l’éxil ?

L’exil des aînés à été une grave erreur d’une part, mais d’autre part, j’accuse fermement le système de l’époque qui n’avait fourni aucun effort pour garder au pays, ces artistes de la musique urbaine. Donc, à un moment, c’était le désespoir et cela a amené nos Légendes du Hip-hop à s’exiler.

Alors, dis-nous comment le rap était perçu à l’époque par le système en place ?

À l’époque, le Rap était tout simplement perçu par les autorités comme une musique des délinquants, des bandits ou des rebelles. C’est pour cela qu’au début de cette interview, je vous ai dit que ça été un dur et long combat. Mais heureusement, cette musique à été bien comprise par une grande partie de la population en quête de la vérité et de l’évolution de la culture. D’ailleurs, on doit aussi rendre hommage à cette ancienne génération du hip-hop  qui a fait aujourd’hui de la Guinée, le meilleur public en matière de spectacle urbain.

Tu es très proche de Methodik. Quelles sont les nouvelles de ce groupe très influent à l’époque ?

Oui ! Jusqu’ici, je suis le Dj et le Manager de ce groupe. Yoriken et tous ses amis Bougui Baster, Star Crazy, Sindla se portent super bien. Après plusieurs années de silence, ce groupe est aujourd’hui en phase préparatoire de son prochain album et l’album solo d’un membre. C’est un scoop que je vous annonce.

Le clash de Djanii Alfa et Bill De Sam. Qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Cela m’a fait rire connaissant Djanii Alfa, un jeune frère super provocateur. Et Bill  De Sam, l’un des pères du Rap guinéen et le plus sage de tout les temps. Mais bon écoute, Djanii c’est le plus grand animateur en matière de CLASH. Wanllayi ! Mais si tôt, il a demandé excuse à son Grand frère et ses aînés. C’était juste pour animer sa city Conakry. Du Buzz ! MRD ! Et enfin, Fori « Bill Le Sage » lui, a bien compris et c’est ce qui est important. Mais sérieux, les Mcs, respectez vos aînés. Lol !

Nombreux anciens rappeurs décident de revenir sur la scène comme Silatigui, Phaduba, Sagnolik et bien d’autres. Penses-tu que c’est encore possible ?

Si, si ! Rien de terrible de tout ça. Il faut qu’ils reviennent tous. Parce que j’ai l’impression que cette nouvelle Génération pense que le Hip-hop ne se limite qu’au Dancehall ou à leurs conneries qui ne vont nulle part. Pour les vrais de la Old School, oui, il suffit un réajustement pour s’adapter à la nouvelle tendance musicale et ça ne serait pas difficile pour eux. Prenons l’exemple sur Snoop Dogg, Fat Joe, Pharell Williams, Kery James, Rhoff, Awadi, Degg J Force 3, ils n’ont jamais eu de soucis pour se conformer à chaque fois qu’il y ait de nouvelles tendances.

Interview réalisée par Syta

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

Vérifier aussi

Histoire du Fespaco : entretien avec Filippe Savadogo

Filipe Savadogo a été délégué général du Fespaco de 1984 à 1996. Il fut ensuite …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.