Elle vit pitoyablement , Hadja Kadé Diawara ! Après plus de cinquante ans de musiques imbibés de succès, de gloire et de privilège, l’une des légendes vivante de la musque guinéenne, Hadja Kadé Diawara se retrouve aujourd’hui dans la rue, avec une vie minable uniquement soutenue par la mendicité, une pratique qui ne l’honore guère.
Les bureaux, les salons de coiffures, les lieux de mariages et de baptêmes sont les seuls endroits juteux de la vielle Kadé Diawara pour obtenir son gagne-pain.
Du succès à la misère ! L’auteur du célèbre tube AN BOH, vit lamentablement de nos jours à Coléah, un des quartiers pauvres et peuplés de la banlieue de Conakry.
La chanteuse, très dépitée s’est confiée la semaine dernière, à notre site, Afro Guinée Magazine : «Après le décès de mon mari, je traverse une vie pitoyable. Je loge dans une maison de l’Etat à Coléah. Tout récemment, ils ont voulu me chasser de là-bas, mais, il a fallu l’intervention de la Première Dame de la République, Hadja Djènè Condé pour qu’on me laisse tranquille. Aujourd’hui, il me faut aller quémander dans les cérémonies ou dans les bureaux pour avoir de quoi manger. Donc, je vis de ça….Je demande au peuple de Guinée de me venir au secours, je mérite plus que ça… »
Apparemment, Hadja Kadé Diawara possède encore un sang chaud malgré son âge très avancé avec un visage assez ridé. Toute chose lui permettant de tenir encore mieux le micro et lâcher toujours sa voix qu’on a l’habitude d’entendre.
Une carrière réduite au silence depuis belle lurette, la « vielle chanteuse guinéenne » tue actuellement le temps dans l’un des plus anciens groupes du pays ‘’Ensemble Instrumental et Choral National ‘’.
En ce qui concerne son nouvel album, Hadja Kadé nous affirme ceci : « J’ai déjà fini de composer mon dernier album. Mais faute de moyens et de producteur, cet album dort encore dans le tiroir. Sinon, il est complètement fini. Donc, je demande aux personnes de bonne volonté de m’aider pour que je sorte cet album qui marquera la fin de ma carrière musicale… »
Ce cas alarmant de Hadja Kadé Diawara vient s’ajouter sur la liste des artistes qui se sont battus corps et âme depuis le temps de la révolution pour l’émancipation de la culture guinéenne mais qui sont aujourd’hui, jetés dans le cachot et d’autres ont déjà rendu l’âme tels que, Fodé Conté, Sory Kandia Kouayté, Aboubacar Demba Camara et autres….
Rappelons que Hadja Kadé Diawara, une des voix pures, légendaires, constantes et apyres de la musique mandingue a consacré toute sa vie à la musique, pas n’importe laquelle, mais, une musique qui reflète la vraie identité culturelle, qui, jusqu’aujourd’hui, continue de chatouiller des oreilles.
Disposant une discographie très riche au service de sa nation, Hadja Kadé Diawara née en 1940 dans un village de Kouroussa (Sangbarala), a sorti son premier album « AN BO » dans les années 1994 ; « Djina Mousso » en 2003 ; le troisième album, « La Guinée Allou baraka » sorti le 02 octobre en 2011.
Fodé Sita, Conakry