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Abass Bangoura, le directeur du BGDA se lâche !

L’interview ! Après sa tournée de lancement des nouveaux hologrammes dans la Guinée profonde, le directeur général du BGDA , Abass Bangoura, nous a accordé une interview exclusive. Lisez !

Quelle est la mission du Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) ?

M. Abass Bnagoura : Le BGDA, instrument étatique chargé de veiller à l’application des conventions, accords et traités ratifiés par la Guinée, est le seul organisme de gestion du droit d’auteur, en attendant la création d’un autre, comme le programment certains prétentieux qui confondent  »Droit d’auteur et Droit classique ».

Selon l’article L111-1 du code de de la propriété intellectuelle, l’auteur d’une œuvre jouit sur celle-ci d’un droit de propriété intellectuelle du seul fait de sa création. Le BGDA en tant que mandataire des auteurs guinéens et étrangers en République de Guinée, est chargé de protéger leurs intérêts matériels et moraux.

À ce titre, il est d’onc de notre devoir de garantir à l’ensemble de nos concitoyens, le droit à un égal accès à la culture et aux avantages qui y sont rattachés tout en les protégeant contre les abus que subissent les expressions de notre culture dans la chaîne de création et de diffusion.

C’est pourquoi, je demanderai à mes chers compatriotes, d’arrêter de penser que la Guinée est sur une autre planète. Autant l’artiste malien, ivoirien et se avalais  doit vivre du fruit de ses œuvres, autant le guinéen doit en vivre aussi.

Les mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la reconnaissance de la dignité des artistes ne pourront être efficaces sans un changement de mentalité et de comportement de nos populations et une prise de conscience face à la gravité des fléaux que constituent: la piraterie, qui nuit considérablement à notre patrimoine culturel déjà menacé par d’autres cultures et le refus de paiement de droits d’auteur par les grands usagers tels les radios et télévisions privées, les hôtels de haut et bas standing, les night-clubs de haut et bas standing, les câblodistributeurs etc…

Quelle est la cause du lancement de ces hologrammes sécurisés en Guinée ?

C’est pour rendre une justice sociale et équitable : la protection des œuvres de l’esprit par le droit d’auteur. En quelque sorte, pour que les œuvres soient profitables à leurs auteurs.

Sur le plan international, une infrastructure juridique a été mise en place avec de nouveaux traités, portant sur la protection des droits face à l’aggravation des méfaits de la piraterie dans nos pays,  auxquels la Guinée est partie.

C’est pourquoi, profitant de votre organe de presse en ligne, je voudrais, contrairement à ce que pensent les mauvais esprits, dire que la protection du droit d’auteur s’applique à toute œuvre de l’esprit même inachevée et non divulguée, sans qu’aucune formalité de dépôt ne soit nécessaire.

Vous rentrez d’une longue mission à l’intérieur du pays. Expliquez- nous brièvement, la cause de ce déplacement.

La mission a consisté à l’acheminement des hologrammes sécurisés qui ont été lancés le mardi 28 Janvier 2014. Donc, l’occasion a été mise à profit pour rencontrer les différentes autorités locales et leurs expliquer  les raisons qui ont poussé le Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique à la confection de ces hologrammes et solliciter leur appui aux délégués préfectoraux et les gendarmeries départementales qui sont des partenaires privilégiés du Ministère de la Culture dans le cadre de la lutte contre la piraterie.

C’est le lieu de remercier le Haut commandement de la Gendarmerie Nationale – Direction Générale de la Justice Militaire, avec à sa tête, le Général Ibrahima BALDE pour les efforts inlassables qu’il ne cesse de consentir dans le cadre de la lutte contre la piraterie.

La mission s’est déroulée sur 4 axes suivant les régions naturelles: Guinée forestière, la Haute Guinée, la Moyenne Guinée et la Basse Guinée où j’ai eu l’honneur de diriger la mission. Je profite pour remercier les autorités locales pour la qualité de l’accueil réservé à nos différents missionnaires, les journalistes de la Radio Espace et de Kalande de Boke, les journalistes de la radio rurale et KANIA  à Kindia, pour les différentes couvertures et communiqués ainsi que les gendarmeries départementales pour leur soutien.

Tout récemment, le BGDA  a été la cible de critiques et d’accusations venant des acteurs de vidéographie et de cinématographie guinéens. Que répondez-vous à tout ça ?

C’est sans commentaire là-dessus. Comme le diraient les anglophones  » actions speak louder than voice « . Je préfère qu’on juge la Direction par les actes qu’elle pose mieux que par ce qu’on dit de nous. Je vous invite à la Direction quand vous voudriez, vous faire toucher du doigt aux réalités tangibles. Comme je l’ai dit dans un article qui se trouve dans les colonnes de certains sites internet:  » Les critiques dont nous sommes victimes ne trouvent leur origine que dans le lancement que la Direction du BGDA a fait la bêtise de faire, des Hologrames Sécurisés ». Sinon, qui peut croire qu’un producteur, dans le sens professionnel du terme, en veule à une institution qui protège les œuvres de ses auteurs?

C’est tout le crime que le BGDA a commis. Une fois encore, je profite de votre journal, pour tendre la main de franche collaboration aux producteurs pour que vivent les auteurs. Que ceux qui sont fâchés mettent la balle à terre et qu’ils se préoccupent des artistes guinéens qui sont les plus malheureux de la sous-région.

Quelles dispositions envisagez-vous pour lutter définitivement contre la piraterie en Guinée ? Nous voulons parler des radios, télévisions privées, Night-Clubs et autres….

En ce qui concerne les radios privées et tous les grands utilisateurs des œuvres qui n’ont autre noms que LES PIRATES, les efforts ont été faits allant dans le sens de la recherche d’une solution définitive. Mais je suis au regret de porter à la connaissance de l’opinion nationale et des auteurs de la République de Guinée, que les radios privées font toujours preuve de réticence dans le paiement des redevances de droit d’auteur liés à l’utilisation qu’elles font des œuvres artistiques. L’année dernière, il ne m’est resté plus que de mettre les colas traditionnelles dans les calebasses pour déposer à toutes les radios privées, les invitant de venir se mettre autour de la table avec le BGDA pour convenir des montants ne serait-ce forfaitaires et cela de manière consensuelle. No way !

Je suis sûr que vous refuserez de croire que l’Etat qui détient la force publique et qui aurait pu ne rien payer, paie annuellement les redevances de droit d’auteur liées à l’utilisation que les médias d’Etat font des œuvres artistiques. Même si 2014 a souffert d’un peu d’entorse liée à EBOLA.

Un message pour finir

 Je voudrais en premier lieu, lancer un appel au Président de la République le père de la nation et le plus artistes des Présidents, à faire des yeux doux à la Culture parce que là où la politique a échoué, la culture a souvent réussi ( Ref Sangoule Lamizana vs Moussa Traoré ).

En ces temps de crise politico-économique, la culture est un puissant facteur de réduction des inégalités et un vecteur de cohésion sociale, d’ouverture et d’échanges entre les guinéens. Parce qu’à travers ses multiples manifestations, nous nous reconnaissons tous facilement.

-Aux membres du gouvernement et les honorables députés de l’assemblée Nationale, je sollicite leur soutien au projet de loi révisée de 1980 fixant le régime de la propriété littéraire et artistique en République de Guinée. Une loi qui prend en compte tous les nouveaux droits d’auteur.

– Aux bonnes volontés et les amoureux de la culture, de se substituer au Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique pour que vive la Guinée.

– À mes chers grands usagers, je les invite une fois encore, de faire preuve de responsabilité et de professionnalisme pour penser à nos artistes.

Merci de nous avoir reçu

 C’est moi qui vous remercie !

Propos recueillis par Fodé Sita CAMARA

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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