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ITW : Sayon Bamba décline ses grandes priorités…

Interview – A peine nommée à la tête de l’Agence Guinéenne de Spectacles (AGS), Sayon Bamba livre sa toute première interview avec notre Rédaction. Voici extenso, l’intégralité de cette entrevue.

Vous venez de bénéficier de la confiance du président de la république en occupant le poste de Directrice Générale de l’AGS. Dans quel esprit avez-vous accueilli ce décret ? 

D’une part, c’est l’esprit de reconnaissance qui m’anime envers le ministère de la culture qui a certainement fait cette proposition au Président de la République. Puisque, je ne suis pas connue des services de l’Etat. Je suis plutôt une travailleuse dans le domaine privé, Conseillère culturelle à l’Université Kofi Annan de Conakry.

J’arrive à ce poste avec un espoir et l’esprit de renouveau et de changement. J’espère en tout cas que je vais pouvoir mener à bien ma mission. Je suis donc animée de gratitude mais aussi, d’inquiétudes parce qu’il faut relever les défis.

Vous venez de prendre fonctions il y’a juste quelques semaines. Dites-nous dans quel état avez-vous trouvé l’AGS ?

L’Agence Guinéenne de Spectacles est une entreprise qui règlemente le milieu du spectacle vivant. J’y ai trouvé un certain nombre de documents, une certaine forme de procédure qui parfois est justifiée, parfois il ne l’est pas. Je ne vais pas rentrer dans les détails. Encore moins, taper sur la direction précédente.

Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a du travail, il y a des choses à faire, il ya des vrais chalenges à relever, il y a de l’organisation à mettre en place. Grosso modo, un petit nettoyage à faire pour habituer un tout petit peu les guinéens à accepter notre professionnalisation.

On espère valoriser cette direction. Mettre en avant, le caractère important des spectacles. Aussi, montrer que les spectacles vivants rapportent. Ce n’est pas des activités qu’on va financer à perte, mais ça sera une véritable industrie qui peut servir le pays. Et c’est ça le travail, le chalenge à relever.

Je peux quand même dire que j’ai trouvé des personnes qui ont fait certaines choses et qui attendent des réformes, des propositions. C’est-à-dire, qui ont envie de travailler. Maintenant, tout va se construire dans les jours à venir. On va essayer de faire en sorte que les choses fonctionnent normalement.

Quelles sont les mesures d’urgences ou vos grandes priorités ?

Les mesures d’urgence sont d’abord, les mesures sécuritaires. Ensuite, accompagner des promoteurs et les lieux qui accueillent les spectacles.

Il y aura des procédures à respecter, des études à faire qui pourront nous déterminer exactement qu’on peut accueillir dans un lieu, 10 personnes, 20, 30, 100, 2000 sans enregistrer d’incidents majeurs.

C’est par rapport à toutes ces questions que nous allons essayer de mettre en place, un cadre légal dans un premier temps. Mais surtout très rapidement, nous allons exiger le paiement d’amandes par rapports à ces personnes qui vont faillir à ces règlementations. Les amandes servent à quoi ? A dissuader, à faire comprendre aux gens que les lois sont là pour être appliquées.

Ensuite, la deuxième urgence, c’est le caractère promotionnel. Quand on regarde à l’international, culturellement, la Guinée est quasi inexistante. Les programmations officielles, les festivals, les invitations culturelles d’Etat à Etat, notre pays est totalement absent. C’est pour donc revoir tout ça. Egalement, revoir les carnets d’adresse, recontacter les gens.

La troisième mesure d’urgence, c’est un volet formation. Dans un premier temps, nous allons identifier des jeunes qui seront des contractuels de l’AGS et qui vont être dispatchés.

Sur des spectacles existant sur la ville de Conakry ou à l’intérieur du pays, ces jeunes travailleront auprès des structures qui organisent des spectacles, afin de faciliter toutes les procédures administratives ainsi que les accompagnements.

C’est une idée formidable. Mais la Guinée est en manque des lieux de spectacles. Avez-vous mentionné dans votre plan d’actions, la construction des salles de spectacles digne de ce nom ?

Oui ! C’est vrai, nous en avons besoin mais, il faut reconnaitre aussi qu’on a une mauvaise gérance du peu d’espaces qu’on a. Et cela à cause du manque de communication. Y a trop de spectacles clandestins. C’est-à-dire non déclarés, trop de structures qui driblent la loi. Donc, c’est toute cette régulation d’abord qu’il va falloir mettre sur pied.

On demande d’investir sur des nouveaux lieux alors qu’on n’a pas encore la main mise sur des lieux qui existent déjà. Mais je sais quand même que le ministère est en train de bien avancer par apport à notre dossier du palais de la culture.

Votre mot de la fin….

Beaucoup vont penser que ce nouveau service est un service qui ne va pas dans le sens des promoteurs mais c’est le contraire. Le but c’est d’avoir une gestion limpide et garantir un cadre de travail pour les promoteurs de spectacles. Aussi, sécuriser leurs investissements.

Nous prévoyons des sessions de formation en direction des promoteurs sur le bon fonctionnement de leurs investissements et sur des lieux qui accueillent les artistes.

Rappeler que le travail de promotion n’est pas facile. Mais nous comptons redorer le blason pour le bonheur du pays et des hommes de culture. Pourquoi pas organiser des soirées qui récompenseraient annuellement les meilleurs promoteurs de la Guinée ? Toutes ces choses sont en vue. En tout cas, j’ai beaucoup d’espoir sur l’avancée du secteur culturel en Guinée. Merci !

Propos recueillis par Syta Camara

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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