Un djembé est un instrument de percussion africain composé d’un fût de bois en forme de calice sur lequel est montée une peau de chèvre ou d’antilope tendue à l’aide d’un système de tension (originellement des chevilles en bois ou des cordes en peaux, maintenant le plus souvent des cordes synthétiques et des anneaux en fer à béton), que l’on joue à mains nues et dont le spectre sonore très large génère une grande richesse de timbre. La forme évasée du fût viendrait de celle du mortier à piler le grain.
Origine et évolution
Danse dans le village de Nafadié au Mali au son de deux djembés et d’un konkoni.
Il vient de l’Afrique de l’Ouest, créé au sein de l’Empire Mandingue, dit aussi Empire du Mali, mis en place par Soundiata Keïta au xiiie siècle, qui s’étendait de la Guinée à l’est du Mali, et au nord de la Côte d’Ivoire en passant par le Burkina Faso.
Le djembé, appelé par les Soussous de Guinée « boté », fait partie d’un ensemble polyrythmique, et ne s’entend que très rarement seul. Les membres de cet instrumentarium sont le doundounba, le sangban, le kenkeni, plusieurs djembés d’accompagnement et un djembé soliste. De plus, il est presque indissociable de la danse africaine dont les phrases du soliste marquent les pas.
C’est dans les années 1950 que le djembé commence à s’exporter en dehors de l’Afrique, grâce à Fodéba Keïta et les ballets africains, puis grâce à la Guinée et son président Sekou Touré, qui érigea le ballet national de la république comme vitrine de son régime.
C’est dans les années 1980 que le djembé conquit le monde, grâce à de grands djembefola (joueurs) issus des ballets nationaux (Mamady Keïta, le plus connu d’entre eux, mais aussi Amadou Kiénou, Famoudou Konaté, François Dembélé, Adama Dramé, etc.) qui jouent régulièrement et ont fondé des centres d’apprentissage, en Europe, aux États-Unis et au Japon.
Dans les années 2000, le djembé s’illustre hors de son contexte traditionnel pour accompagner des musiques résolument modernes. Dès 2002, le percussionniste de l’artiste américain Jason Mraz, Noel « Toca » Rivera propulse l’instrument modernisé dans la musique pop-rock avec une tournée en duo guitare et djembé. À partir de 2010, l’artiste française Christina Goh fait du djembé son seul instrument rythmique de base sur ses albums et ses concerts. La percussion accompagne des instruments électriques (guitare, basse 8 cordes) sur des titres blues et afro-rock.