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 »Seyni’s come back » , l’album dans les bacs !

Pour la 7ème fois, Seyni  Kouyaté  revient avec un double album, nommé Seyni’s come back.
Il s’agit d’un double CD acoustique, comprenant 10 titres chacun, coproduit par Wilfrid Harpaillé ( ingénieur du son)  et Seyni Kouyate.
L’opus a été enregistré au Wilfrid’ Studio de Cosmo Music. L’artwork et les photos de la pochette d’album sont  réalisés par Pascal Chatelain.

Seyni est interprète, compositeur et parolier de ses chansons.
Petite modification dans le nom du groupe qui est devenu Seyni and the Yeliba. « Mes musiciens je les considère comme des grands griots ils viennent d’horizons différents, ils communiquent leur énergie universelle à tous . »

Le groupe Seyni and The Yeliba est composé de Seyni au chant, au balafon, à la guitare et aux percussions, suivant les morceaux.
Seyni chante en français pour partie dans certains titres, mais surtout en Malinké, sa langue paternelle et aussi en Soso sa langue maternelle.
La choriste est Sist’ Askan, Le clavier : Hayir’Man.
De nombreux  invités participent à cet album :
Olivier Mahop Marchand dans « Djeliba », Fox’y Camara sur « L’air du Large », Christophe Bégaud à la flûte dans « La Force » et Bore Madakhui. Des élèves des classes de CE1et 2 et CM1de l’école de St Montan y ont aussi donné de la voix.
Dans ces deux albums, le balafon est hyper présent. cet instrument est considéré comme royal et sacré dans toute l’ Afrique de l’ Ouest. Sa place est prépondérante dans les familles de griots, les Ko Yaté (ou Kouyaté), où la tradition se transmet de père en fils depuis des siècles.
Seyni apporte même en acoustique les sons de l’ Afrique, ici la Guinée, par la richesse des rythmes des djembés et du balafon associés aux sons de la Jamaïque.

Le CD1

Le 1er titre, « Mon pays », Seyni annonce tout de suite la couleur.
« Dieu créa la terre, il n’a pas mis de frontières, C’est nous les êtres humains qui ont mis les frontières… Mon pays c’est la planète. »
Sur un rythme lent, sur ces paroles avec des petits passages subtils « Liberté, égalité, fraternité »… »aux armes citoyens, aux armes et cétéra... » un petit rappel acoustique de la Marseillaise. « Peu importe où on construit sa vie »… »Aller vers l’autre que je ne connais pas, qui ne me ressemble pas du tout, …mais qui est peut être moitié de moi. »
Tout est dit dans cette recherche permanente de la part de Seyni d’une grande fraternité.

« A quoi çà sert », est sur un rythme plus rapide marqué par les percussions, rythme Doum boum Ba, où le dunum ba (le plus gros dunum au fût cylindrique) donne des graves qui assurent la basse rythmique accompagné du Skank jamaïcain, avec toujours le balafon amenant ces notes sautillantes. « A quoi çà sert de consommer : à trop consommer… » Thème de la faim dans le monde, face à cette surconsommation où d’autres n’ont rien.

« Balaba », c’est le nom du grand Balafon, qui représente l’esprit et la spiritualité de tous les Kouyaté, ces familles de griots où le balafon se transmet de générations en générations, selon les grands principes de loyauté, amour, franchise… l’écoute du balafon, pour Seyni apporte une musique d’amour universel.

« Allah Nikki », aide toi et le ciel t’aidera, chanté en malinké.

« Djéliya » traite des soucis de mariage entre certaines castes. Par ex, certaines castes refusent que leurs filles épousent des griots.

« Liberté », chanson pour le refus du colonialisme, voté en sept 1958, où la Guinée a dit non à la domination étrangère. « Nous avons préféré la liberté dans la pauvreté, à l’opulence dans l’esclavage… Pourquoi le continent africain n’a pas droit à sa liberté…Liberté n’a pas de prix « .

« La Force », le titre commence par le bruit du tonnerre de l’orage. Force des éléments, mais qui montre par là que « la force est en chacun de nous ».

« Limanya » Ce mot signifie courage; ce morceau est dédié à l’humilité et au courage. La guitare débute le titre, elle  adoucit et donne un coté mélancolique, accentué  par le boum, boum, boum du doudoun  et par moment il ya une accélération du rythme pour revenir au calme. Morceau très apaisant.

« Koyaté » : Ici Balafon, clavier et djembés donnent le ton au début. La chanson est de tradition en l’honneur des kouyaté , les griots considérés comme les meilleurs griots en Afrique. Les notes s’égrainent, sautillantes soutenus par les djembés  et doudouns. On a envie de danser et sauter sur ce titre.

« L’air du Large » termine ce premier CD.

On retrouve certains titres comme « Allah Nikki », « Limanya », « Liberté », « La force », qui étaient déjà connus. Ils ont été remaniés.Seyni dans ces deux albums a voulu vraiment nous offrir une rencontre entre les rythmes africains guinéens, qu’ils soient Koukou avec le djembé, Doundoun aux basses profondes , Yankadi et le shank jamaïcain. Tous ces rythmes diffèrents par les temps binaire, ternaire, marqués par les djembés et  les doudouns.

Le CD2

« Aigris sociaux », la chanson traite des aigris de la vie qui parlent à tort et travers, devenant de mauvaises langues.

« Dounoun’ya » parle d’unité et toujours de liberté.

« Favoritisme » morceau en français et malinké, où l’on comprend la position de Seyni  et la déception sous jacente, en parlant des luttes internes qui ont divisé son pays, la Guinée, luttes orchestrées par les européens dont les français, empêchant par là les peuples de Guinée de disposer de leur liberté choisie. Bref le thème de la division pour mieux régner. Le morceau se termine par un » non, non, non ». Il est basé  sur rythme Koukou ( ou Kuku) et toujours mêlé au  skank jamaïcain.

« N’naM’bara » est une chanson d’amour sur un rythme Yankadi et Skank jamaïcain.

« Dobaraké » également sur l’amour, mais le thème de la séparation est abordé,  ce qui engendre la tristesse et une certaine leçon fataliste à tirer de cela : la vie est faîte de pleurs, d’amour, c’est ainsi.

« BéYébo » est une invitation à la fête, qui rassemble tous ceux avec qui on la partage.

 » N’na Minata Sékou » Chanson en hommage au président de la Guinée  Sekou, fils d’Aminata, qui a amené son pays à l’indépendance en 1958.

« Le coq chante  » chanson gaie. « Le coq chante, le jour paraît, tout s’éveille dans mon village« . Le village est important pour Seyni, c’est la pensée émue pour celui où il est né, et on ne peut s’empêcher de penser à la chanson où ‘il évoque si bien, son village dans une des bien connue, « Mon beau village ».

« Hypocrisie » Le titre se suffit à lui même. Le sujet ce sont les relations humaines du type, je te souris, mais je ne me gêne pas pour parler dans ton dos : l’hypocrite en fait.

 » Boré madakhoui » parle de l’ami qui devient un traitre et se fait piéger à ses propres tentatives.

Armé du Balafon, comme son bâton de pélérin, Seyni ne se lasse pas de raconter, de dénoncer les injustices, de se révolter, mais aussi de faire comprendre, partager et disperser ses idées comme des multitudes de petites graines. Comme lui, nous souhaitons qu’elles aboutissent, germent dans les esprits et puissent améliorer le bien être quotidien de son pays, la Guinée, mais aussi celui de l’ Afrique espérant son éveil pour l’unité.
Comme lui, n’oublions pas que nous sommes des habitants de la planète.

Seyni Kouyaté

Photo de la pochette du double album, Pascal Chatelain

Procurez vous cet album, authentique, l’oeuvre d’un homme profondément humain, altruiste, un artiste de conviction engagé et sincère dans sa démarche.
Ce 7ème album est le reflet de la persévérance et de la ténacité de Seyni malgré toute l’adversité qu’il a pu rencontrer.

Merci à Agnès Collinot, manageuse du groupe, qui m’a permis de comprendre certains morceaux dans la langue natale de Seyni.

Tracklist CD1
1 -Mon Pays
2 – A quoi çà sert
3 – Balaba
4 – Allah Nikki
5 – Djéliya
6 – Liberté
7 – La force
8 – Limanya
9 – Koyaté
10 – L’air du large

Tracklist CD2
1 – Aigris sociaux
2 – Dounoun’ya
3 – Favoritisme
4 – N’naM’bara
5 – Dobaraké
6 – Béyébo
7 – N’na Minata Sékou
8 – Le coq chante
9 – Hypocrisie
10 – Boré madakhoui

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A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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