Home / Dossier / Tidiane Soumah réagit aux nouveaux textes de l’AGS

Tidiane Soumah réagit aux nouveaux textes de l’AGS

Tidiane Worls Music n’est pas d’accord avec le contenu des nouveaux textes réglementaires de l’AGS.  Récemment l’Agence Guinéenne de Spectacle AGS a adressé un  »Manuel de Procédure d’organisation des Spectacles en Guinée » à tous les opérateurs culturels Guinéens afin de les informer de nouveaux textes  »Réglementaires des Spectacles en Guinée. Les productions Tdidiane World Music n’étant pas d’accord sur certains points de ces textes ont alors réagi vivement à travers une lettre ouverte adressée au Secrétaire Général du Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.

Voici in extenso une copie de la réaction de Tidiane Soumah de TWM :

Conakry le 23 Juillet 2014.
A Monsieur Mohamed Amirou Conté,
Secrétaire Général du Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.

Objet: Manuel de Procédure d’organisation des Spectacles en République de Guinée réalisé par l’Agence Guinéenne des Spectacles (AGS).
Monsieur,
En ce jour du mardi 21 juillet 2014, nous avions reçu la visite d’une grande équipe des travailleurs de l’Agence Guinéenne des Spectacles dans nos locaux, au jardin du 2 Octobre.
Un document signé du Directeur Général de l’AGS nous a été remis et est intitulé: Manuel de Procédure d’organisation des Spectacles en République de Guinée, accompagné d’une lettre sans numéro et en date du 17 juillet 2014.
Bien que notre agence fait partie de la fédération des opérateurs culturels de Guinée en abrégé (FEDOC Guinée) et qui prépare actuellement un courrier qui sera adressé au Directeur Général de l’AGS afin de discuter de certains sujets. Mais, jugeant la gravité du contenu de ce manuel qui peut entraver nos activités encours d’exécution, nous avions jugé impératif en tant que compagnie responsable, vous rendre une visite pour d’amples informations sur ce manuel et vous faire part de notre réaction.

Monsieur le Secrétaire Général, après la lecture du dit document, voici nos remarques et réactions :

1- Le document de par sa présentation et son contenu de manière générale, ne mentionne aucune référence d’un cabinet ministériel et d’une étude approfondie. Donc, à mon avis n’a aucun caractère officiel émanant d’un département ministériel. L’idée en soi d’informer le monde des spectacles est très bien mais son contenu est complètement contradictoire. Il vise à décourager les acteurs de ce secteur que de les encourager. Cette démarche relève d’une période révolue de parti Etat où l’Etat contrôle tout, du début à la fin, or nous sommes en 2014 avec une culture de bon voisinage et du bon fonctionnement Public – Privé.
2- Dans son article 4, l’AGS dans ses conditions, exige un compte bancaire aux nouveaux entrepreneurs. Je trouve cela grave alors qu’elle-même ne dispose pas de compte bancaire depuis sa création dans les années 1999. Par ailleurs, nous informons le département que nos prochains paiements se feront par chèque au nom de l’Agence Guinéenne des Spectacles à compter du 5 septembre 2014 (45 jours à compter du 23 juillet 2014). Plus jamais, au nom du porteur ou d’un individu. Nous estimons que les cadres du département de la Culture et du Patrimoine Historique ne diront pas le contraire. Nous vous encourageons vivement dans la dynamique du nouvel élan que vous donniez à ce département qui se veut plus responsable.

3- Article 5 : En tenant compte de la correction monétaire, de la conjoncture due aux effets passagères du redressementéconomique du pays, et dans le souci d’encourager les jeunes à la création d’emploi, exiger la somme de dix millions francs guinéens (10.000.000 fg) en ce moment pour obtenir une licence de spectacles pour les nouvelles entreprises et cinq millions de francs guinéens (5.000.000 fg) pour le renouvellement des licences des anciennes agences est à revoir à la baisse jusqu’à cinquante pour cent (50%). Dans l’organisation des spectacles en Guinée, il est très difficile de faire un million (1.000.000 fg) de bénéfice par année à cause des pertes liées à l’organisation et de la faiblesse des sponsors.

A ce point, notre agence n’exige rien car nous sommes en règle. Mais ce qui nous motive, c’est un développement positif du secteur artistique et culturel guinéen.
Nous ajoutons aussi que la direction générale de l’AGS accorde un privilège à certaines personnes d’organiser sans licence. Une affirmation que nous pouvions prouver.
4- Article 7 : L’exigence d’une année civile avec le même montant appliqué n’existe nulle part sur la planète, sauf en Guinée. C’est de l’injustice, de l’arbitraire. Cet article ne fait pas honneur à notre ministère et doit sauter sans négociation. Ce qui veut dire que lorsqu’une entreprise de spectacle paye sa licence le 1er décembre 2004, elle ne sera valable que jusqu’au 31 décembre 2014. Donc on paye 5 millions ou 10 .000.000 fg pour un mois ?
En réalité, quand on paye sa licence, elle doit être valable pour une année.
5- Article 8 : Il est important d’expliquer cet article, car utiliser sa licence pour une prestation, ou pour une coproduction, n’a rien d’une location de la licence. Cet article n’est pas explicite et clair. Le conseiller juridique doit en tenir compte.
6- Chapitre III : C’est le contenu de cette partie de ce manuel, qui a attiré notre attention et dont la teneur est contradictoire et grave :
-L’AGS délivre des licences aux organisateurs de spectacles parce qu’ils ont fournis tous les documents exigés et bénéficie d’une certaine expérience et confiance. De facto, cela vous donne le pouvoir d’organiser et à tout moment sur toute l’étendue du territoire national guinéen durant la validité de votre licence, tant que les réalités du terrain vous les permettent. Donc pourquoi demander une autorisation à chaque évènement ? A mon avis, cela ne s’explique pas.
Le seul consensus en réunion au musée national avait été le cas du palais du peuple étant l’unique salle. Vouloir étendre cette règle à tous les espaces de spectacles est contraire à la validité d’une Licence annuelle.
– Le cas de l’assurance est une bonne chose mais applicable seulement aux endroits non assurés. Le CCFG, et la plupart de nos grands hôtels sont assurés. C’est plutôt pour protéger le palais du peuple et les plages que l’assurance est souhaitée. Vouloir coûte que coûte augmenter les charges des agences, n’est pas une bonne politique de l’AGS. Elle doit plutôt contribuer à la réduction.
– Le foscal : Incroyable mais vrai ! Faites le calcul du nombre d’événements organisés et multipliez les par 500.000fg. Nous participons efficacement à la création culturelle dans notre pays sans compter la richesse que nous créons. En tant que contribuable, n’avions nous pas le droit que l’AGS nous présente un rapport au moins annuellement ? La question que nous nous posions en ce moment, c’est de savoir où va exactement ou à quoi sert le foscal que nous payons ?
– L’exigence de la présentation d’un contrat de l’artiste : Nous rappelons qu’un contrat est confidentiel et dans un pays où les normes sont respectées, seul le fisc à savoir les impôts peuvent avoir une telle exigence, la salle, le lieu où se passe la manifestation peut exiger la copie du contrat pour la mise en vente des billets. L’outil de l’AGS est plutôt une agence qui a sa licence, qui annonce un artiste, vend les billets. Au cas où l’artiste ne se présente pas et qui refuse d’assumer ses responsabilités, en ce moment l’AGS peut sanctionner.
En tout cas, en 30 ans, nous n’avions jamais enfreint à cette règle élémentaire de notre activité et ce n’est pas maintenant qu’on va le faire. Pour info, le fisc peut en demander pour pouvoir donner au producteur, le droit de la dérogation de taxes et aider le producteur, mais la clause de confidentialité exige du fisc, la non divulgation du contenu.
-L’exigence d’un délai d’un mois n’est pas applicable, car à partir du moment où on a sa licence, on peut organiser à tout moment à ses risques et périls. L’AGS n’a rien et absolument rien à voir avec ce délai tant que la licence est valable: 365 JOURS.
Nous venons de décider d’organiser au GHI, le 1er Aout 2014, on paye notre foscal, on paye le BGDA et c’est tout. Est-ce que le délai d’un mois est applicable? Non. Notre licence est valable.
Pour le dépôt de Garantie, nous avions proposé à ce que ce montant soit domicilié à deux niveaux soit 50% à l’AGS et 50% au palais du peuple pour s’assurer que les trois partenaires soient parties prenantes de la garantie des dates : PRODUCTEUR – AGS – PALAIS DU PEUPLE.
7-Article 12 : Sur quelle planète, l’agence de régulation des agences de spectacles peut se donner le droit de cacheter les billets en ventes des entreprises privées. Ce droit lui a été donné par les impôts pour les revenus ou les propriétaires des lieux de spectacles? Ou une instruction du département.
8-Article 14 : L’AGS doit faire un choix entre une police d’assurance ou une fiche d’engagement, mais pas les deux à la fois. Jamais !
Un lieu ou une salle peut demander à un entrepreneur un tel acte, mais pas au donneur de licence qui est l’AGS.
9-Article 18 : Nous avons l’impression que l’AGS est devenue une assemblée nationale, couverte d’immunité et qui empêche aux entreprises de contester ses décisions de manière juridique.
Nous rappelons, que si une décision est contraire à la norme standard en vigueur et arbitraire, nous engagerons notre avocat pour se défendre, nous sommes une entreprise, ce droit est universel. Aucune décision d’humeur, à titre personnel ou sans fondement ne pourra être accepté.
Monsieur le Secrétaire Général, nous vous prions de nous aider à faire comprendre à l’AGS que nous sommes des partenaires. Nous sommes des entreprises libres. Nous ne sommes pas des sujets ou des employés de l’AGS à qui on donne des ordres. Plutôt le contraire, les agents de l’AGS sont des commis de l’Etat sensés nous servir, nous faciliter la tâche et nous aider dans notre développement pour une meilleure qualité de spectacle que les autres pays où ils n’existent pas de l’AGS. Et pourtant, le spectacle avance au mieux dans ces pays à cause de la protection des entreprises culturelles.
Que les entreprises le reconnaissent ou pas, toutes vivent des pertes ou de manque de soutien et de la faiblesse des sponsors. Ceci doit amener l’AGS à revoir sa feuille de route et à respecter l’orthodoxie d’un département ministériel, qui seul peut faire accepter un document externe après consultation interne et pourparler avec des partenaires que nous sommes.
Il aurait été génial après la nouvelle composition du département, que nous les entreprises qui assurons les 99% des réalisations des activités culturelles de ce pays depuis 30 ans, soyons consulter avant la rédaction, l’actualisation et la diffusion d’un tel document d’intérêt public et professionnel.
Dans l’espoir d’avoir participé positivement à des réflexions en cours pour la validation finale de ce manuel, nous vous assurons qu’aucune raison personnelle ne motive notre démarche.
Plutôt la défense des intérêts équitables pour toute l’industrie culturelle dans le domaine précis de la scène. Je vous prie Monsieur le Secrétaire Général, d’accepter l’expression de mon engagement au service du rayonnement des arts et de la culture de notre pays.
Toutes mes considérations.
Tidiane Soumah

NB : Cette réaction officielle est uniquement au nom des Productions Tidiane World Music, qui estiment qu’après plus de 20 ans de services au profit de la guinée dans le domaine de la culture, ne peut pas se laisser faire, surtout accepter l’arbitraire, l’injustice, des actes qui tuent la création, découragent le secteur, non jamais. Surtout, quand notre réaction est justifiée et universelle. Je vous prie en professionnel avertit, de bien lire les deux documents, et de manière impartiale de donner votre point de vue. Merci a tous.

Les nouveaux Textes réglementaires des Spectacles en Guinée,  ici : AGS MANUEL DE PROCEDURE

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

Vérifier aussi

Wonkhai 2020, les dates de la tournée européenne !

Le collectif « Wonkhai 2020 » composé de  Takana Zion, Steeve One Locks, Singleton, Djanii Alfa et l’opérateur …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.