Loin de la capitale Conakry, Komara Ousmane est parmi ces artistes qui rêvent d’un lendemain meilleur pour l’artisanat guinéen. Spécialiste de l’art abstrait, cet artisan sculpte des œuvres qu’il expose dans la cour de l’hôtel Baté de Kankan. Entre passion et difficultés, Ousmane peine à vivre de son métier par faute d’assistance à l’artisanat et à la culture en général. De passage dans le nabaya, notre reporter est allé à sa rencontre. Lisez !
Bonjour, dites-nous comment êtes-vous arrivés dans l’art ?
Bonjour, je suis né à Kankan mais j’ai quitté très tôt le pays pour aller en aventure. J’ai ensuite eu la chance de faire le management et j’ai essayé de contacter l’art guinéen depuis Abidjan. De retour en Guinée, je me suis spécialisé uniquement dans l’art pour faire la promotion de l’art guinéen à Kankan qui est la ville mère des artistes de Guinée parce que tous les grands artistes qui font l’art dans les autres pays d’Afrique viennent de Kankan ou ont comme maitre un kankanais qui les apprend à faire de l’art.
Que véhiculez-vous comme message dans vos œuvres d’art ?
Je véhicule la souffrance de la femme africaine à travers la poupée de Kankan qui explique comment nos mamans souffrent. J’explique aussi les travaux champêtres à travers des statuts de cultivateurs. En général, dès que nous exprimons quelque chose, nous essayons de la faire pour pouvoir expliquer cette chose. Pour les colliers, on le fait à travers l’art abstrait pour dire aux gens qu’il faut l’union et l’amour pour qu’il y’ait la paix. Bref, nous essayons de faire comprendre que les fondements de toute chose restent l’amour et l’harmonie.
Comment est-ce que votre activité d’artisan est perçue ici à Kankan ?
Nous vivons une vie difficile ici à Kankan car ce n’est pas facile qu’on nous reçoit dans les hôtels parce qu’il n’ya pas de promotion de l’art ici alors que cette ville est réputée être une grande ville de l’art en Afrique.
Vous parvenez quand même à vendre vos œuvres à des acheteurs ?
De temps à autres, nous avons une clientèle qui est sensible à notre travail. Elle nous aide en achetant nos œuvres. Personnellement, je pars parfois vers les intellectuels pour les faire comprendre qu’il faut faire vivre l’artiste, nous essayons de discuter, je les explique pourquoi il faut ceci ou cela mais difficilement ils arrivent à payer et même s’ils le font ils le font pour une somme modique.
Est-ce que vous vivez réellement de l’artisanat ?
Je ne gagne pas tout le temps ma vie mais de temps à autres j’ai de l’argent qui peut me servir et qui peut me permettre d’aller payer des matières premières pour en faire d’autres œuvres. A part cela, je faisais la promotion de l’immobilier et culturelle mais compte tenu de l’âge je ne pratique plus cette activité.
Un appel à lancer ?
Je suis là à Kankan difficilement j’ai de la clientèle par manque d’un centre d’artisanat qui peut nous aider. Si le ministère de la culture pouvait un peu s’intéresser à l’art parce que celle-ci est le fondement de toute vie, ça serait bien pour le tourisme qui se développera. Mieux, la promotion de l’art développe le pays et maintient la valeur culturelle du pays. Alors, je demande à tout un chacun de nous aider pour que nous puissions avoir de grandes foires à Kankan ne serait qu’une seule fois dans l’année, comme ça se fait dans les autres pays africains.