Avec la sortie de Sale Môme étalée sur 9 mois, Niro innove une fois de plus sur le plan marketing. C’est loin d’être la première fois qu’il fait preuve de créativité à ce niveau.
Il y a quelques jours, Niro dévoilait la première partie de Sale Môme, un projet au format particulier : constitué de 9 EP, sa publication va s’étaler de février à octobre, au rythme d’une sortie par mois. C’est loin d’être la première fois que le rappeur de Blois propose une approche originale : s’il s’est imposé comme un pilier du rap français au fil du temps, c’est bien parce qu’il ne s’est jamais reposé sur ses lauriers, et qu’il a toujours cherché à innover et se démarquer. La dizaine d’années de carrière de Niro ne s’explique pas seulement par sa forte productivité, mais aussi et surtout par sa capacité à repenser les méthodes de communication et les stratégies de sorties. Sans déployer énormément de moyens financiers, ni tomber dans le piège du buzz facile, chacune de ses stratégies nous prouve que de bonnes idées bien appliquées sont généralement plus efficaces que des grosses campagnes promotionnelles peu originales.
La trilogie Paraplégique/Réeducation/Miraculé
En 2012, après une montée en puissance progressive qui le voit enchaîner les featurings, marquer les esprits sur Street Lourd II avec T’as l’seum, et apparaître sur Autopsie Vol.4 (Booba), Niro publie son premier projet, Paraplégique. Comme il l’expliquait en 2014 à Libération, le titre est choisi pour symboliser le fait que sa musique est condamnée à ne pas marcher. A mi-chemin entre le rap de rue des années 2000 et les sonorités avant-gardistes des prods de Therapy ou Dieway, Niro livre l’un des projets les plus marquants de l’année, devant l’un des précurseurs de la trap en France.
Sorti de l’ombre, Niro entame donc avec son second projet une Rééducation : après s’être rendu compte qu’il pouvait marcher, il apprend donc à le faire correctement. Deux ans après Paraplégique, Niro a signé (AZ), il est devenu l’un des noms les plus attendus dans le rap français, et a vaincu sa propre malédiction : son premier véritable album s’intitule donc Miraculé, et vient conclure sa trilogie métaphorique.