L’affaire du concert raté de MHD à Conakry continue toujours d’alimenter la chronique en Guinée. Après l’interview choc du boss des Productions Tidiane Wolrd Music sur notre plateforme et les réactions qui fusent de partout, l’heure est au compte. Le prétendu principal sponsor de l’événement , Cellcom, s’en mêle à son tour et attise la polémique.
En effet, rien ne va plus entre les Productions Tidiane World Music et la société de téléphonie mobile Cellcom Guinée à cause dit-t-on des recettes générées par ce spectacle (qui a pourtant viré au cauchemar), évaluées à des centaines de millions de francs guinéens.
Si Cellcom réclame à Tidiane Somah une somme de 800 millions de francs guinéens, quant au PDG des Productions Tidiane World Music, il demande à son tour une bagatelle de plus de 123 millions de francs à la société de téléphonie Cellcom qui était jusque là connue comme sponsor.
Alors, qui doit à qui ? Qui doit payer quoi et pourquoi en est-t-on arrivé là ? Pour se faire, nous avons pu rencontrer les deux camps pour avoir leurs versions des faits afin d’éclairer la lanterne de l’opinion sur ce scandale.
«C’est bien vrai, nous avons adressé un courrier à Tidiane lui demandant nos 800 millions qui devaient être retenus sur la vente globale des tickets vendus. Mais jusqu’à présent, il ne nous a pas encore répondu…On lui demande parce que les spectateurs nous embêtent pour leurs crédits de recharge qui devaient avoir sur leurs tickets. Puisque selon le contrat, sur chaque ticket vendu à 35 000, on avait droit à 10 000 francs guinéens. Et selon nos calculs, il y a eu 80 mille ventes au lieu de 20 000 annoncées par Tidiane. Ce qui veut dire que des tickets ont été vendus et recyclés », nous a confié la société Cellcom.
Quant à Tidiane Soumah, il s’est inscrit en faux contre ces propos du sponsor Cellcom avant de s’expliquer : «Ma structure n’est ni de près, ni de loin, mêlée à la vente des tickets. SMART a émis 20 000 tickets plus 6400 tickets qui n’ont pas été mis en vente. Je précise que cette vente de tickets a été effectuée par Cellcom qui s’en est entièrement occupé. Et moi je n’ai seulement signé que le bon de livraison ensuite Cellcom a encaissé tous les billets, avec le reçu de Mariam Sy (Représentante de Cellcom NDR). Ensuite, on a émis 450 Bracelets VIP. Et ça aussi, Cellcom nous a retourné 200 pour les aider à vendre mais qui n’ont pas été achetés et qui sont toujours avec nous ».
Le PDG des Productions Tidiane World Music poursuit : « Alors, nous on s’attendait maintenant que Cellcom nous paye nos recettes. Parce qu’il avait commencé déjà à le faire et J’ai tous les reçus. Ce que moi je dis, j’ai des preuves ! Ce que Cellcom dit n’y a aucune preuve, il a inventé un chiffre. Il parle de 80 mille tickets vendus. Ce qui n’est pas vrai. S’il y a eu vente de 80 mille tickets, cela veut dire que Cellcom me dois 25 mille francs fois 80. Puisque c’est lui qui était chargé de la vente des tickets. Cellcom fait tout ça c’est pour empêcher que je réclame mes recettes. A l’heure où je vous parle, Cellcom me doit noir sur blanc, 123 millions 705 000 francs guinéens plus la situation de 251 bracelets VIP. Voilà, c’est tout ce qui est vrai et tout le reste, c’est faux », assène-t-il.
Mais dans nos démarches d’enquêtes, nous avons pris langue avec SMART (la société qui a confectionné les tickets de ce spectacle de MHD) qui a témoigné et confirme qu’au départ, elle a livré 20 mille tickets, ensuite, 6400 tickets. A la question de savoir, s’il y avait une possibilité de falsification de ces tickets, SMART nous a rassuré que cela était impossible.
La grosse interrogation que l’opinion est amenée désormais à se poser est de savoir pourquoi cet imbroglio entre les organisateurs après le fiasco du concert de MHD à Conakry ? Et de nombreuses questions fusent à l’esprit : La magouille est-t-elle de mise ? Est ce qu’il y a eu réellement recyclage ou falsification des tickets le jour du concert ? Dans tous les cas, cette affaire est apparemment loin de tirer son épilogue. C’est show bouillant !
Affaire à suivre….
Sita Camara pour Afroguinée Magazine