Le ballon ne tourne plus rond en Afrique où tous les championnats de football sont à l’arrêt à cause de la pandémie. Les clubs qui sont aussi des entreprises s’organisent pour survivre et attendent l’aide de la maison-mère, la FIFA.
Les sponsors, pour la plupart des entreprises privées, ont leurs propres difficultés, et ne peuvent plus voler au secours des équipes. A Abidjan, le grand club de l’Asec Mimosas a dû arrêter toutes ses activités génératrices de revenus. « On a arrêté les entraînements de l’équipe professionnelle, on a dû arrêter notre centre de formation. Au sein de notre complexe sportif nous avons un hôtel, donc nous avons dû le fermer. Ensuite, nous avons aussi des activités de sport-loisir qui accueillent des enfants d’Abidjan, donc a on dû arrêter. Nous avons également une radio, la première radio de sport de Côte d’Ivoire, dont les activités ont dû stopper puisqu’il n’y a plus de sport, ni en Côte d’Ivoire, ni à l’étranger », détaille Benoit You, le directeur général de l’Asec Mimosas.
Une période d’incertitude
L’Asec arrive cependant à payer ses joueurs depuis deux mois, car le modèle d’affaire du club repose sur les transferts de joueurs, notamment vers l’Europe, ce qui permet des revenus réguliers, mais cette année risque de s’avérer difficile. « La période de mai à août est une période importante pour nous pour que nos joueurs soient transférés. Et là, aujourd’hui, il n’y a pas de transferts envisageables, donc là c’est un gros point d’interrogation et une grosse inquiétude pour nous », poursuit Benoit You.
Les clubs ivoiriens peuvent aussi compter sur les droits de retransmission télévisés, notamment avec le groupe Canal Plus. « Les droits télé qui devaient être payés, l’ont intégralement été à chacun des quatorze clubs de première division. Ils ont tous encaissé la somme de 70 millions par club. Mais un club de ligue 1 en Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est un minimum de deux cent millions de francs CFA, autour de trois cent mille euros, de budget annuel. Donc vous voyez bien le « gap » entre ce que la ligue peut mettre à disposition grâce aux droits télé et ce qui reste à chercher par les clubs pour boucler leur budget », constate Sory Diabaté, le premier vice-président de la Fédération ivoirienne de football.