JUSTICE – 27 ans après la mort de ce héros national dans un coup d’Etat, le mystère politico-judiciaire pourrait être résolu…
L’hymne national du Burkina Faso a été entonné mardi, par la foule au passage du corbillard qui transportait les caisses contenant les restes présumés de Thomas Sankara, l’ex-président. Sa mort remonte au 15 octobre 1987, jour du coup d’Etat qui a porté son « meilleur ami », Blaise Compaoré, au pouvoir. Les corps de douze des compagnons du « Père de la révolution » sont aussi en cours d’exhumation dans ce cimetière de Dagnoën, un quartier de la capitale Ouagadougou.
Des « ossements » exhumés de la tombe supposée de Sankara
Après 27 ans d’un long combat pour les familles, les autopsies et l’enquête relancée en mars par le comité de transition vont permettre de lever un mystère judiciaire auquel l’avenir politique du pays est intimement lié.
Qui était Thomas Sankara ?
Pourfendeur du colonialisme et figure du panafricanisme, ce militaire qui prônait l’éthique en politique et voulait affaiblir le pouvoir féodal traditionnel des tribus est arrivé au pouvoir en Haute-Volta en 1983, à la faveur d’un coup d’Etat. Il a lutté contre la corruption et favorisé l’alphabétisation. Pas avare de symboles, il a aussi troqué les luxueuses voitures du palais présidentiel contre des Renault 5 et voyageait en classe touriste. C’est lui qui a rebaptisé la Haute-Volta héritée de l’ère coloniale en Burkina Faso. Il est mort à 37 ans, victime à son tour d’un énième coup d’Etat.
Le cimetière de Dagnoën sous bonne garde peandant les exhumations. – Theo Renaut/AP/SIPA
Comment est-il (officiellement) mort ?
« Le 15 octobre 1987, Mariam a déjeuné avec son mari puis elle est partie au travail, raconte Ferdinand Djammen Nzepa, l’avocat toulousain de la veuve de Thomas Sankara. L’après-midi, des coups de feu ont été entendus au Palais présidentiel. Elle a appris qu’il était mort (…) Lire la suite sur 20minutes.fr