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Presque un an après le Drame de Rogbané, la plage de Taouyah s’est transformée en dépotoir d’immondices au grand dam des autorités du pays. Cette belle station balnéaire qui faisait autrefois vibrer Conakry , présente de nos jours, un visage affligeant (voir photos ci-dessous).
Dorénavant, la plage et ses contours touristiques ont cédé place au gîte de charognards, de chiens errants et aux tas d’immondices refoulés par la mer et ceux, jetés aveuglement par les populations riveraines. A constaté notre correspondant basé à Conakry. En plus de cet état de fait, l’endroit est devenu un champ de tri de déchets et d’objets de recyclage pour nombreux jeunes à la recherche du gagne-pain quotidien. En cette période hivernale de grandes pluies, il est même très rude d’y accéder à cause des ordures et des verdures qui poussent à tout va.
Cet espace touristique, sportif et culturel inauguré le 1 er janvier 1996 a été fermé par les autorités après le drame survenu en juillet 2014. Il est donc en train de sombrer littéralement dans les décombres sans que le gouvernorat de Conakry ou même le ministère guinéen du Tourisme et de l’Hôtellerie ne songent à le réhabiliter. Un constat à la fois amer et inquiétant !
Face à cette situation, © Afroguinée Magazine a rencontré l’administrateur général de la plage de Rogbanè, afin de recueillir ses sentiments. Quatre mois après sa libération, Mohamed Lamine Sylla nous a fait part de son cri de détresse.
« C’est regrettable ! Parce qu’on ne pensait pas que ce drame allait se produire. Alors, au nom de l’Association Jeune Environnement et Développement (AJED) qui s’occupait de la gestion de la plage, je présente encore une fois les condoléances aux familles victimes.
Ça nous fait si mal de voir cette plage dans cet état. En plus de cette détérioration, nous constatons également, les 82 jeunes qui travaillaient avec nous, repartir en chômage forcé et certains ont même repris leurs anciens sales besognes pour faute d’emploi. Chaque année on déboursait auprès de l’Ambassade de France en Guinée et l’ONUDI, plus de 80 millions de nos francs pour l’aménagement de cette plage et le salaire du personnel », a laissé entendre l’administrateur général de l’ONG AJED avant de faire un plaidoyer à l’endroit des autorités du pays pour la réouverture des plages d’ici l’An 1 du drame « fatidique » de Rogbané, c’est-à-dire le 29 juillet prochain.
L’ONG AJED voudrait ainsi mettre cette occasion à profit pour organiser à la plage de Rogbané des prières et bénédictions en guise de recueillement à la mémoire des 33 victimes pour qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais en Guinée.
Fodé Sita , notre correspondant basé à Conakry
