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DANAKIL :  »Entre Les Lignes » , en tournée !

Le reggae est une musique universelle et Danakil en est, depuis plus de dix ans, une parfaite illustration. Le groupe francilien est devenu en effet, au fil de trois albums, l’un des fers de lance de ce que de nombreux médias ont appelé le renouveau du reggae français.

« Entre les lignes » vient asseoir encore un peu plus la dynamique et l’énergie du groupe.
Ce véritable succès ne doit rien au hasard tant le combo a su faire sien les inspirations et les influences musicales jamaïcaines en leur ajoutant ce que les textes de chanson française ont de meilleur et en les mâtinant de sonorités africaines.

Sacha Grondeau

Danakil se raconte, tune par tune

Le nouvel opus « Entre les lignes » sort enfin et s’inscrit dans la continuité de l’histoire de Danakil. On y retrouve des textes engagés et conscients parlant de l’actualité comme peu sont capables de le faire. La richesse est aussi présente au niveau des compositions musicales (lire la chronique ici).

On vous propose, en ce jour de sortie, de parcourir chaque titre de l’album avecBalik (chanteur lead) et Mathieu aka Das (saxophoniste et manager du groupe).

Danakil se raconte, tune par tune.

« Poupées Russes »

Balik : J’avais le refrain de cette chanson depuis bien un an dans la tête et je l’avais même noté sur un calepin. Dans le processus de recherche des thèmes pour l’album, je voulais vraiment des thèmes universels. Je me posais la question de savoir ce qui allait parler à tout le monde. Qu’est-ce qu’on s’est tous demandé ? Qu’est-ce qu’on a tous eu comme fantasme ? Je cherchais donc un fantasme et ressenti universel. Un jour, j’ai eu un coup de fil du groupe pour me demander de travailler sur une chanson qu’on devait faire avec Don Carlos. J’ai reçu le riddim, qui nous plaisait à tous, et en l’écoutant j’ai repensé à ces petites lignes que j’avais écrites et cette mélodie. J’ai gratté autour de ce thème, j’ai repris le refrain et cherché un couplet. Entre temps, pour des raisons de timing on n’a pas pu faire le featuring avec Don Carlos. Quoi qu’il en soit j’avais bossé le morceau comme une combinaison, et c’est pour ça qu’on a gardé le refrain en anglais, et qu’il m’a paru naturel de le faire avec Natty Jean. Du coup c’est devenu un morceau franco-wolof sur un thème qui se chante vraiment à deux, avec l’idée qu’on a peut-être tous eu, totalement utopique, de mettre sa vie et son existence entre parenthèses pendant un laps de temps et naître dans la peau d’un autre ailleurs, que ce soit une femme sur un autre continent, un homme d’Etat dans tel pays ou un paysan dans un autre par exemple. Les poupées russes représentent bien cette idée. Et cela a un vrai sens de chanter ce morceau avec Natty Jean.
Reggae.fr : En parlant de Natty Jean, il fait pleinement partie de Danakil. C’est devenu une évidence.
Balik
 : C’est clair qu’on s’est jamais posé la question. A partir du moment où le premier pas avait été franchi et qu’il était venu pour une première tournée en France, on vivait au jour le jour. On a sorti son premier album, sans même se demander si on allait sortir le deuxième car en fait on le savait déjà et on est même en train de le préparer. Donc il mène sa carrière solo parallèlement mais jusqu’à ce que la vie en décide autrement il n’y a pas débat sur le fait qu’il soit pleinement dans l’équipe !

Pour revenir au morceau, comment avez- vous travaillé sur sa composition musicale ?
Das
: Pour moi le riddim de « Poupées Russes » est un des plus forts de l’album. C’est l’occasion d’ailleurs d’expliquer comment s’est fait l’album car pour la première fois, on s’est retrouvé avec notre chanteur à des milliers de kilomètres donc on a bossé de manière assez originale avec Balik au Mali et nous en France. On a fait énormément de riddims entre nous, entre musiciens, dans notre local de répétition. Petit à petit, on a maquetté, et on envoyait tout ça par internet. On a échangé de manière assez permanente sur une trentaine de riddims pour pouvoir les sélectionner et en faire le choix final, selon ses inspirations et nos aspirations.
Ce riddim des « Poupées Russes » faisait partie de ceux qu’on affectionnait tous et où il se passait vraiment quelque chose mais où on a quand même pas mal galéré. Jusqu’à un mois, un mois et demi avant l’enregistrement on n’était pas sûr que la chanson voie le jour car c’était un chantier ! A la base c’était une chanson assez complexe dans sa structure mais au final on l’a beaucoup épurée pour qu’elle marche bien.

Balik : De mon côté, j’ai jamais eu de doute sur le fait que cette chanson serait sur l’album ! Je connaissais bien le ressenti de Das mais je savais qu’elle y serait.

« Mali Mali »

Balik : Le hasard a fait que je suis allé vivre à Bamako en 2012, pile au début du conflit armé dans le nord. Il y a en Afrique ce qu’on appelle le grain, c’est-à-dire que les gens se mettent sous les arbres, devant les portails, un peu partout dans la rue et discutent. C’est la palabre comme on dit tu vois. Cela dure des journées et des nuits entières. Il se trouve que devant chez moi il y a un énorme grain, et qu’à ce moment-là, dans la vie quotidienne du pays, il n’y avait plus que ce sujet là à la bouche de tout le monde. Surtout que tout le monde a un ami ou de la famille dans le nord, à Tombouctou ou à Gao. Du coup cette chanson, c’est le relai de tout ce que j’ai entendu, de ce que j’ai cru comprendre, des rancunes envers le pouvoir politique central, de la conjonction de tous les faits qui ont mené le pays à cette situation. J’ai rien inventé. J’ai essayé de compiler tout ce que je percevais, en tenant compte non seulement des analyses des locaux, mais aussi des analyses d’expatriés, car j’étais pas mal dans le milieu des ONG à un moment, et ma femme travaille à l’Unicef. Lorsque la team a commencé à m’envoyer des riddims, c’était en janvier 2013, au moment de l’intervention des troupes françaises, et c’était un moment où moi-même je n’arrivais pas à parler d’autres choses que de ça. On était tous pris là-dedans.

Le refrain existait déjà. Il avait été créé pour un featuring avec un groupe de reggae ivoirien pour un événement organisé par Radio Libre ici. Et le hasard a fait que je pouvais tout à fait reprendre le refrain sur ce riddim. Mais ce morceau n’est pas fataliste. Il commence avec l’espoir et je veux y montrer que les Maliens ne sont pas là à pleurer sur leur sort et qu’ils ne se laissent pas faire. Beaucoup de Maliens ne sont ni pour le Président renversé, ni pour celui qui renverse le Président, ni pour les islamistes dans le nord. Et c’est pour ça que j’évoque dans la chanson le fait que tous ces hommes de pouvoir (ceux qui trichent avec les lois ou la foi) traitent le pays « comme si le peuple n’avait que faire de son sort ».

Du côté des musiciens Das, est-ce que vous aviez imaginé que ce riddim deviendrait cette chanson ? Est-ce que vous avez parfois des idées de thèmes inspirant la création des riddims ?
Das
 : En fait toutes les configurations sont envisageables et ont été expérimentées. Sur cet album là, on n’avait pas en tête ces thèmes quand les riddims ont été créés. Après, il y a des riddims comme « Hypocrites » et « Mali Mali » qu’on a eu le temps de roder avec Balik et même de jouer un peu sur scène l’été dernier sur certains festivals. Moi ce que je trouve intéressant dans « Mali Mali », c’est le côté ouvert, joyeux, majeur de la musique, donc assez positif, qui contraste avec le caractère grave des paroles. Je trouve le décalage intéressant, notamment avec le riff de cuivre un peu groovy à la fin.

« Le Rêve »

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A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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Un commentaire

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