Le Slam se popularise de plus en plus dans le rayon culturel guinéen. « Slam » qui signifie « claquer », est un concept du style musical venu du Chicago, aux Etats-Unis et qui a fini par s’imposer en Europe. Mais de nos jours, ce concept prend petit à petit de l’ampleur dans le milieu culturel guinéen grâce à Delphine II, artiste , Animatrice Radio et Télé qui s’est laissée passionnée par cet autre cosmos musical.
En d’autres termes, c’est une plate-forme où des personnes choisissent leur pseudo pour venir ponctuer, scander, partager leur talent d’écriture. En quelque sorte, rendre la lecture de poèmes moins élective sans être suivie d’aucun fond sonore ou de beat.
Delphine II, rencontrée le Mercredi 11 Février dernier par © Afroguinée Magazine à l’occasion d’une session de slameurs en herbe, à la brasserie des Arts du Centre Culturel Franco Guinéen à Conakry, a non seulement expliqué ce que sait que le « Slam », l’allure que ce concept est en train de prendre à Conakry mais aussi et surtout, l’idée de sa pérennisation.
« On considère que le slam est un mouvement artistique porteur de valeurs telles que l’ouverture d’esprit, le partage, la liberté d’expression, un art oratoire. On avait constaté également qu’il y avait d’inégalité et que les personnes issues de la rue qui n’avaient pas étudié, avaient aussi une forte proportion à véhiculer de la poésie mais, on ne considérait pas ça comme de la poésie. Par ce qu’elles ne connaissaient pas la métrique et elles ne sont pas allées à l’université, ils n’écrivaient pas en vers.
Donc il y a eu l’esprit de créer le slam et avec ce concept, n’importe qui pouvait venir dire un texte, le lire par cœur et qui l’écrit, qui le susurre et peu importe les moyens d’expression. C’était une manière pour le peuple de se réapproprier la parole. Une sorte de thérapie collective où chacun venait partager ses mots avec les autres. Tout le monde ressortait de là plus fort, beaucoup plus soulagé. Le slam session, après sont venus les Battle. Parce que forcement au départ, y a ce partage de textes ».
A la question de savoir s’il y a eu des véritables slameurs en Guinée, la femme de Ibrahima Sankhon, alias Mihindé répond avec relaxe : « En Guinée j’ai eu la chance de ramener le slam en 2008 via en affilé d’écriture proposée par le centre culturel Franco Guinéen qui décida d’initier donc un collectif d’artistes dans lequel on avait des personnes éminemment connu dans le milieu du rap et de la comédie. Je veux citer les noms comme, Yori Ken du groupe Methodik ; Majesty de la Saga ; Masta Hams du groupe Alkebula ; Anny Kassy, Miss Bah, MAC du groupe Idéal Black Girl ; Woula Thug de Duuda Inchallah ; Hampathé le Comédien, Mihindé……tout ce groupe a participé au premier slam session à Conakry dont on s’est servi un grand succès, beaucoup d’écoutes. C’était formidable ! Par la suite, il y avait eu une 2ème étape à travers laquelle, on était parti sur une écriture d’œuvre slam, rap, théâtre. La 3ème session c’était en 2009 ».
Aujourd’hui, le constat est que la plupart de ces grosses pointures du slam guinéen ont quitté le pays et Delphine II, n’a pas baissé les bras, car, elle cherche à propulser ce concept avec la nouvelle génération qui est aussi munie de talents. Et sur ce, elle entend entreprendre plusieurs initiatives et stargies dont les sessions de formation encore avec l’appui du CCFG.