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Dobet Gnahoré : « Ma musique, c’est toujours l’amour et les émotions »

Interview – Dobet Gnahoré a le sourire, et ce, pour deux raisons : elle vient de terminer une intense tournée nord-américaine, un continent qu’elle aime tant, et fait la promotion de son 7e album, Zouzou sorti à la fin du mois de juin. Entre New York, Vancouver, la Californie, le Nevada, l’Ivoirienne a vécu un mois intense, mais en a profité à fond, toujours avec la même philosophie : transmettre un message d’amour, de compassion et de positivité. Rencontre à New York.

RFI Musique : Vous venez de finir une tournée nord-américaine comptant 18 dates en un peu plus d’un mois. Comment s’est passé ce séjour américain ?
Dobet Gnahoré : Je suis vraiment contente, tout s’est passé à merveille, tout est très intéressant et j’adore vraiment venir ici. C’est un pays très spécial, qui aime la musique et que j’apprécie beaucoup, et les concerts que j’ai réalisés ont été réellement super intéressants. C’est intense, car il y a beaucoup de dates et beaucoup de déplacements entre plusieurs villes qui sont quand même localisées à de grandes distances. Mais on apprend et on profite, on kiffe à fond. Je prends beaucoup de plaisir à jouer devant le public américain, en pleine ville ou dans des endroits un peu plus en campagne, et je n’ai que de très bons retours des personnes qui viennent me voir. Je me régale à chaque show, et je joue en extérieur pour des festivals, ou bien à l’intérieur comme au célèbre Joe’s Pub de New York. C’est une expérience géniale, j’apprends beaucoup. Tout se passe très bien, quand tout se passe super bien comme ça, on n’a pas envie que cela s’arrête ! (Rires).

Vous mettez beaucoup d’énergie dans vos concerts, avec du chant, de la danse, mais aussi en jouant divers instruments. Et les spectateurs américains aiment ça ! 
Je propose un concert de plus d’une heure et demie, plein d’énergie, en donnant une vibe positive, et je me donne à fond. Les fans aiment ça. Ils aiment qu’une énergie positive soit transmise, et que l’artiste se donne à fond. On est dans un pays où il y a des milliers et des milliers d’artistes et on essaye tous de montrer de quoi on est capable. Je veux aussi, pour ma musique, faire parler de ma culture, de moi et de mon pays, et que les gens apprennent quelque chose et viennent passer un bon moment. Jouer devant des familles, des jeunes, des plus anciens, ou même devant des gens qui viennent découvrir ce que je fais, c’est gratifiant, car je n’ai que des super retours. Je prends un plaisir énorme ici et les gens sont curieux, ouverts d’esprit. C’est super sympa.

Comment gère-t-on un mois très intense loin de chez soi et avec 18 dates dans les quatre coins des États-Unis et du Canada ?
Mes deux filles sont habituées à me voir loin lors de périodes comme celle-ci, et j’ai aussi appris à gérer l’intensité de nombreuses dates dans un pays éloigné. Avant, je n’avais pas la meilleure hygiène de vie pour une artiste (rires), mais j’ai appris avec les années. Aujourd’hui, la récupération est primordiale, car entre les longues heures de trajet, les décalages horaires à l’intérieur même du pays, il faut être prêt et bien gérer les temps libres pour récupérer. Après chaque concert ici, je rentre à l’hôtel, je ne sors plus comme avant. Je finis mon spectacle, j’ai ma routine assez cadrée : je rentre à l’hôtel et je me relaxe, je mange et je dors. C’est primordial pour moi, c’est comme cela que je gère le mieux et que j’y trouve mon équilibre. Un mois ici, c’est ultra-intense, et il faut savoir bien gérer pour tout donner en concert.

La tournée est aussi inscrite en plein milieu de la sortie du nouvel album, Zouzou, disponible depuis le 23 juin dernier…
C’est une immense joie de sortir un nouvel album et je suis super heureuse de sa sortie, car ça fait trois ans que je travaillais dessus. J’ai commencé à le composer durant la pandémie, et je suis vraiment contente, car c’est vraiment un projet où l’on m’a accompagnée pour faire le meilleur travail possible. Je parle de compassion, d’amour, de la nature. Je parle aussi de la place de la femme dans la société. Je veux aussi donner de la voix aux plus démunis, et aider, par cet album en utilisant une partie des bénéfices issue des ventes d’exemplaires de Zouzou pour la construction d’un orphelinat situé à une heure d’Abidjan. On a déjà acheté le terrain, on va poser la première pierre. Cet album, c’est plus qu’un album : c’est aussi un projet de développement pour mon pays. Ça compte beaucoup pour moi, et c’est pour cela que j’ai appelé mon album Zouzou, qui signifie « esprit » et « ange ». Je donnerai ce nom à cet orphelinat. Être une artiste engagée, c’est hyper important pour moi et ma carrière.

C’est votre septième album, et 25 ans de carrière jusqu’à présent. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Cet album, c’est comme un accomplissement personnel, un cycle qui se termine et qui va laisser place à un autre. Sept albums sont sortis. Il y a sept jours dans la semaine. J’y vois quelque chose qui vient boucler la boucle et qui va aussi me lancer sur un autre projet et j’ai hâte de voir la suite dans ma carrière. Ma musique, c’est toujours l’amour et les émotions. Cela ne changera jamais. Si vous écoutez les sons de mon album, il y a toutes ces valeurs, et des touches personnelles, dont quelques touches folk. C’est un style musical américain que j’aime beaucoup, car je suis aussi inspirée par divers genres musicaux, dont ceux qui sont nés ici aux États-Unis. Je suis une artiste qui apprend en permanence, et je suis déjà prête à faire connaître mon nouvel album, et à transmettre ce message positif et constructif, à mon prochain.

25 ans de carrière, quelle est la prochaine étape pour vous ?
Je suis déjà en train de travailler sur mon huitième album, car ça fait un an que Zouzou était prêt à sortir, et que je veux aussi toujours prendre plusieurs coups d’avance. Je suis enthousiaste pour les mois et les années à venir. Je suis toujours autant inspirée pour la suite et pour continuer à écrire, à créer, à faire de la musique. On a déjà douze titres pour l’album suivant, on a très bien bossé jusqu’à présent sur ce projet-là (rires) ! Je veux continuer à sortir des albums fréquemment, un en 2025, et un autre suivra en 2026. C’est mon programme pour la suite, et j’ai hâte de voir comment les gens vont apprécier mon travail, et continuer à aimer ma musique.

Dobet Gnahoré Zouzou (Cumbancha) 2024
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Source : RFI Musique

A propos Aminata BARRY

Journaliste Reporter mordue de Culture et de Spectacles vivants.

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