[Dossier] – Le rappeur original de Mifa Gueya, Magica d’Africa, l’homme de « Kondébili » avait réellement révolutionné l’univers rappologique en Guinée. Avec lui, on aurait tout vu. L’on se rappelle, Il est allé même à transformer une brouette en moyen de transport humain. C’était fou ! Le mec a tout donné à ce mouvement rap qui a su fédérer en vrac entre 2000 et 2010, une grosse vague considérable de fans à Conakry. Les années passent mais l’art et l’aura de Magica ne sauraient donc passés aux oubliettes. Jusque-là, inimitable !
Pour de nombreux adeptes, Magica a donné un vrai sens au rap qui vient de la rue et à ses histoires de vécu dans les ghettos de Conakry. Il a su créer un lien entre ce jeune marginal excentrique qu’il représente et sa musique. Cette alchimie a parfaitement transcendé son public et jalousement inspiré toute une génération. Avec son acolyte, Two Marley, un autre phénomène du genre, Magica a fait du rap avec ses trips et ses lyrics de toute une vie.
Pour autant, l’album « Kondébili » de Mifa Guéya paru en 2003 sous le label Contacts Évolutions restera authentique et unique. Fait rarissime, ces troglodytes de la banlieue de Conakry n’ont raconté que leur « sale » vie sur des beats de rap façonnés par Junior Fusa : Galère, vice, clash, égotrips et débauche. Un réquisitoire singulier et festif qui leur a valu le record, jusque-là, jamais inégalé, du nombre de cassettes vendues sur les marchés de Rap en Guinée.
Les titres comme « Marguerita », « Yeguitata », « Sautoka Le Mur », « D’où lui là », « Socra », « Forécariah » entre autres, ont fredonné toute une époque. Cela reste encore de gros classiques de musiques urbaines made in Guinéa.
Après tout, Magica a-t-il le droit de souffrir ? Malheureusement, ce succès phénoménal de Magica et Two Marley s’est noyé dans les vices de vie, submerger dans l’excès sans aucune porte de sortie véritable. Comme quoi, un soldat des rues rend à la rue ses trophées de ghettos. Magica D’Africa restera à jamais, une icône et une légende vivante du rap guinéen.