La Guinée doit abriter en 2017 la capitale mondiale du livre. Une rencontre qui devrait permettre d’étendre l’accès aux livres à un large public. Mais à peine annoncée, cette organisation est déjà confrontée à quelques soucis notamment la non ratification par la Guinée de la convention de Florence et l’inexistence d’une politique nationale du livre.
Adoptée en 1948 à Beyrouth par l’Unesco, les accords de florences portant sur la détaxation d’objets à caractère éducatif, scientifique ou culturel doivent permettre la libre circulation des matériels didactiques. Mais en Guinée malgré les efforts fournis pour mettre en valeur le livre, cette convention n’a toujours pas été ratifiée. Une situation qui se présente mal pour le pays puisqu’il doit abriter la capitale mondiale du livre en 2017. C’est dans ce cadre que ce lundi les professionnels du livre se sont réunis sous la houlette de la maison d’édition l’Harmattan Guinée pour tirer la sonnette d’alarme. « Les accords de Florences existent depuis longtemps et la Guinée devrait l’adopter pour faciliter le transport des œuvres mais aussi du matériel qui rentre dans sa fabrication » dixit Drissa Camara, directeur national des lettres et de la lecture public
La non adhésion de la Guinée à cet accord aura des conséquences incalculables sur l’industrie et la politique sectorielle du livre, notamment sur les entreprises locales liées à l’édition, la production, l’importation et la vente de biens culturels tels que les livres, la musique et les ordinateurs. Et pour y remédier, le pays devrait disposer d’abord d’une politique nationale du livre, cela passe par le vote d’une loi sur la libre circulation des œuvres littéraires par l’Assemblée Nationale. « Le pays doit être doté d’une politique nationale du livre si nous voulons être dans les normes comme les autres pays. Alors pour cela, il nous faut d’abord une loi qui défend les intérêts du pays dans ce secteur » a expliqué Mamadou Saliou Camara
Plusieurs pays africains ont déjà ratifié cette convention et selon les professionnels du livre, la Guinée devrait leur emboiter le pas si elle veut réussir à organiser les 72 heures du livre en 2017. Cette loi qui devra être adoptée par l’Assemblée Nationale permettra de régir ce secteur et gérer les frais de dédouanement qui fragilisent de plus le pays par rapport à ses concurrents étrangers qui bénéficient des avantages de l’Accord de Florence.