L’escadron mobile de la gendarmerie numéro 3 de Matam a servi de cadre ce 16 juillet à la présentation de 50.000 CD piratés saisis à Conakry par la brigade de la gendarmerie chargée de la lutte contre la piraterie en collaboration avec le bureau guinéen du droit d’auteur. Egalement dans les mailles des filets, 8 suspects qui après interrogatoire auraient tous reconnu être impliqués dans la contrefaçon de ces œuvres artistiques.
Selon l’adjudant Bangoura Aboubacar Saran du service de communication du haut commandement de la gendarmerie, la brigade de la gendarmerie chargée de la lutte contre la piraterie a procédé du 15 au 16 juillet à l’interpellation de 8 suspects en possession d’environs 50 milles CD contrefaits dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon en Guinée. Interrogés sur les faits, les interpellés qui sont actuellement à la disposition de la brigade de recherche de Matam auraient reconnu tous les faits qui leur sont reprochés. Tout en réitérant la ferme volonté de la gendarmerie à lutter efficacement afin de sauvegarder les œuvres artistiques, l’adjudant rassure que les interpellés seront très bientôt déférés à la justice.
Présent sur les lieux, le secrétaire général du ministère de la culture a salué cette action avant de rappeler que la lutte contre la piraterie est un des axes prioritaires déclinés dans la lettre de mission que le premier ministre a adressé au ministère de la culture et du patrimoine historique. Amirou Conté a ensuite indiqué que son département donne plein pouvoir à cette commission de lutte contre la piraterie afin de démasquer les pirates de l’œuvre de l’esprit partout ou ils se trouvent. « Compte tenu de l’absence de textes juridiques contre la piraterie des œuvres de l’esprit, nous sommes en pourparler avec le ministère de la justice afin que ceux qui vont être appréhendés puissent être jugés et punis par la loi. » a-t-il dit dans le cadre de l’aspect juridique de ces infractions.
Pour sa part, Abass Bangoura, directeur général du Bureau Guinéen du Droit d’Auteur ne cache pas sa colère : « Pour moi, ce sont des malfrats qui sont plus que les vendeurs de drogue car ils sont entrain de ternir l’image de la culture guinéenne ». Pour lui, ce phénomène contribue fortement à gangrener l’économie nationale. Poursuivant, le directeur du BGDA a remercié la presse qui selon lui fait du combat contre le piratage une préoccupation majeure.
Abass Bangoura a ensuite confié que la délivrance de licence de production par l’office national du cinéma, de la vidéo et de la photographie (ONACIG) ne relève pas du ministère de la culture. Selon lui, cet organisme n’a que le droit de visionnage pour apprécier la moralité des œuvres mises à sa disposition afin de savoir si ces dernières n’offensent pas nos cultures, nos mœurs ou nos religions. « Après donc l’appréciation, ils n’ont que le droit de transfert de l’œuvre au BGDA qui a charge de gérer les droits liés », rajoute t’il. Le directeur du BGDA dira enfin que l’ONACIG n’a aucun droit de délivrance de licence ou de réclamation des droits liés aux œuvres musicales et vidéographiques.