Les « Donzos », chasseurs traditionnels sont très respectés dans plusieurs pays africains. A Niagassola ; localité située à proximité de la frontière avec le Mali dans la préfecture de Siguiri, une femme chasseuse joue un rôle important dans la sauvegarde de la tradition.
Hawa Diabaté, la quarantaine ; est l’une des trois femmes à appartenir à une confrérie de chasseurs que compte Niagassola, royaume du Sosso-Balla. Comme tous les autres chasseurs, elle est détentrice d’une somme de savoirs que seuls les initiés à cette confrérie détiennent.
Votre quotidien électronique @Afroguinée l’a récemment rencontrée à l’occasion de l’intronisation du nouveau Ballatigui.
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Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Madame Bangoura née Hawa Diabaté. Je suis chasseuse, présentatrice radio, comédienne et mère de 6 enfants.
Comment êtes-vous devenue chasseuse ?
C’est par amour. Mon grand-père Fatouma Mady Diabaté était un grand chasseur. Il est décédé quand je suis venue au monde. Ma mère était aussi chasseuse. J’aime cette tradition par ce qu’elle est basée sur la vérité, la sincérité et la loyauté.
Depuis combien de temps êtes-vous dans la confrérie des chasseurs ?
Je suis dans la confrérie depuis 13 ans maintenant. Jadis, tout se faisant autour des chasseurs. Cette tradition est noble. C’est pourquoi je me suis aussi fixé comme objectif d’initier des jeunes.
Êtes vous la seule chasseuse que compte Niagassola ?
Ici à Niagassola, nous sommes au total 3 chasseuses mais seules 2 sont actives. Il s’agit de ma sœur et moi. Entre Siguiri et Bamako, j’ai une centaine d’élèves chasseurs dont des femmes. J’essaie de transmettre la tradition à la future génération. Tous mes 3 garçons sont des chasseurs.
Quel est le rôle d’une femme au sein d’une confrérie de chasseurs ?
Le rôle d’une chasseuse est énorme. Nous sommes gardienne de plusieurs secrets. Je ne parle pas d’aujourd’hui, sinon avant un vrai chasseur n’allait jamais en brousse sans se confier à sa femme. Une chasseuse est un bouclier pour sa famille. Derrière tous les grands chasseurs se cachent des femmes chasseuses.
Un dernier mot
J’invite les donso d’aujourd’hui à être juste et à valoriser cette tradition qui tend à disparaitre avec le temps. Les vrais donso prêtent serment. Ils ne mentent pas et font pas l’adultère. Il faut que les faux chasseurs arrêtent de tenir notre image.
Entretien réalisé par Mohamed KOMAH