Canadienne, née au milieu des années 1980 de parents haïtiens, Mélissa Laveaux a publié en 2008 Camphor and Cooper, un premier album qui lui a donné l’occasion de venir s’installer à Paris. C’est dans la capitale française qu’elle a conçu et enregistréDying is a Wild Night, son deuxième opus aux accents pop.
Pour nommer son deuxième album, Mélissa Laveaux n’a gardé que la partie la plus sombre d’un vers d’Emily Dickinson : Dying is a Wild Night. Dans son écrit originel, la poétesse américaine ajoutait juste pour boucler son alexandrin « and a New Road », soulignant le renouveau possible lié à toute fin, fut-elle éprouvante ou douloureuse. En escamotant ce bout de vers, la chanteuse impose une lecture univoque à sa propre histoire, quand en 2008, au lendemain de la sortie de Camphor & Cooper, son premier album, elle choisit de venir s’installer à Paris, de sortir de son cocon.
C’est sur cette expérience, ce déchirement, cette rupture que Mélissa Laveaux ouvre ce nouvel album éminemment personnel. En effet,Postman, le premier titre, parle des nouvelles qui n’arrivent pas, du lien qui s’effiloche, de la sensation d’abandon et de la difficulté à créer ses propres repères, à se réinventer loin des siens.
Étrangement, sa détresse vient nourrir une pop agile aux constructions rythmiques légères comme des bulles de champagne. Joués par la batteuse de jazz Anne Pacéo, ces breaks de batteries donnent un supplément d’âme à son désespoir et ouvre des voies nouvelles à la folk doucereuse à laquelle la chanteuse nous avait habitué sur son premier album. Certains titres comme Pretty Girls flirtent même avec le rock.
Mélissa Laveaux, Dying is a Wild Night (No Format/Universal) 2013
En concert le lundi 18 mars à 19h30 au Point Ephémère (Paris)
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