Le griot désigne, en Afrique occidentale, un communicateur traditionnel.
La parole est le moyen privilégié pour tisser des liens entre les individus, mais aussi entre les générations. En témoignent la multitude de contes et de proverbes qui circulent. C’est ainsi que se construisent la communauté et son histoire.
La caste des griots est née puis s’est développée dans un contexte où n’existaient historiquement ni l’écriture (sauf pour les religieux), encore moins la radio et la télévision.Le griot est ainsi considéré comme étant notamment le dépositaire de la tradition orale. Les familles griotiques sont spécialisées soit en histoire du pays et en généalogie, soit en art oratoire, soit en pratique musicale. Les principaux groupes de griots ou communicateurs traditionnels sont appelés djéli en pays mandingue, guéwël en pays wolof et gawlo chez les Toucouleurs. Le développement de cet article insiste sur le cas du djéli.
Le terme malinké djéliya signifie « transmission par le sang », il désigne le griotisme. Chez les wolofs le griotisme sera désigné approximativement par ngéweul. Le griotisme est la science dont est pourvue le griot, réservée à un groupe d’hommes et de femmes unis par les liens du sang.
Djéliya a pour racine le mot malinké djéli qui signifie « sang » et qui est aussi le nom donné aux griots dans les pays qui délimitent l’ancien Empire du Mali ou Mandingue.
Un griot à Diffa (Niger) L’Empire mandingue s’étendait, à son apogée, au milieu du XIIIe siècle,de l’afrique occidentale (le berceau étant en Guinée), du sud du Sénégal aux frontières du Tchad à l’est, englobant l’actuel Mali, une partie de l’actuel Burkina Faso, le nord de la Côte d’Ivoire et du ghana. Son apogée correspond au règne de l’empereur Sundjata Keïta dont les glorieux exploits ne cessent d’être commémorés encore de nos jours.
Naré Maghann Konaté, à sa mort, avait offert à son fils Sundjata — que la prédiction des chasseurs-sorciers annonçait comme futur chef de l’Empire — un griot, Balla Fasséké, qui devait lui servir de soutien et l’accompagner dans son règne. Balla Fasséké,le griot de Soundiata Keita donna naissance à la lignée des griots Kouyaté dont l’activité se poursuit encore de nos jours. Chaque famille de djéli accompagne une famille de rois-guerriers, que l’on nomme diatigui.
Il n’est pas de djéli sans diatigui, il n’est pas de diatigui sans djéli, les deux sont indissociables et l’un ne vaut rien sans l’autre. Toutefois, le diatigui peut accepter de « prêter » son djéli à un autre diatigui. L’Empire mandingue s’organisait en castes, chaque caste correspondait à une profession ou une activité artisanale, participant à la cohésion et à l’unité de la société. Les forgerons, les cordonniers, les cultivateurs, les tisserands, les chasseurs, les griots constitutaient les principales castes de la société mandingue.
« On ne devient pas griot, on naît griot par des liens particuliers»
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