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MAIS QUE SONT DEVENUS LES MEMBRES DU G-UNIT ? [DOSSIER]

Quinze ans après la sortie de Get Rich Or Die Tryin’ de 50 Cent, coup de projecteur sur les trajectoires empruntées par les membres d’un crew qui du temps de sa splendeur domina le monde du rap comme aucun autre…

 C’est une loi d’airain dans le rap : tous les deux ou trois ans, un collectif régne en maître sur les charts. Après les No Limit, Ruff Ryders et autres Murder Inc., vint en 2003 le tour du G-Unit.

Formé à la fin des années 90 dans les bas-fonds du ghetto de South Jamaica Queens, le groupe se compose initialement de 50 Cent, Tony Yayo et Lloyd Banks. Quand à force de mixtapes incendiaires Fiddy décroche la timbale en rejoignant le mastodonte Interscope Records sous le patronage d’Eminem et Dr. Dre, il en profite pour créer un label du même nom.

[Et une fois pour toutes, non le « G » ne signifie ni « Gangsta », ni « Gorilla », mais « Guerilla ». Merci.]

Très vite il s’emploie à marqueter ses potos (plus Young Buck) du mieux qu’il peut en apprenant des erreurs commises par les autres (aujourd’hui comme à l’époque, qui peut citer les blazes des St. Lunatics ou des D12 ?). Ainsi à un second album réclamé avec insistance par l’industrie, 50 préfère enregistrer le ravageur Beg For Mercy qui s’écoule à 6 millions d’exemplaires à l’international– et que nombruex considèrent comme le véritable classique de la discographie du crew.

« G-G-G-G-G-UNIT!! »

À cet instant T c’est peu dire que G-Unit marche sur les têtes comme peut-être personne avant eux : les certifications de platine pleuvent, leurs fringues s’arrachent, les meilleurs producteurs se bousculent au portillon, les filles dans les clips sont les plus hot…

Profitant de cette belle dynamique, 50 Cent ambitionne alors de faire du Unit un poids lourds parmi les poids lourds en allant chercher, non plus des rookies, mais des noms déjà bien établis (Mobb Deep, Mase, M.O.P.).

Le retour d’expérience sera mitigée, d’autant qu’apparaissent à cette même époque les premières fissures dans la machine de guerre (problèmes d’égos en coulisses et série d’albums sophomores décevants), tandis que la mode du rap de rue pur et dur commence à battre de l’aile.

Résultat, quand sort le second projet du groupe T·O·S (Terminate on Sight) en 2008, les carottes sont déjà bien cuites, l’opus stagnant en fin d’exploitation en dessous des 300 000 ventes.

Et la suite ne sera guère plus glorieuse entre départs fracassants, contrats rendus, embrouilles de cour de récré et signatures nouvelles qui donnent le cafard (genre Kidd Kidd ou O.T. Genasis).

Si dans les années 10 beaucoup ont cru le G-Unit mort et enterré (à commencer par les premiers intéressés), en 2014 une improbable réunion du canal historique voit le jour sur la scène du festival newyorkais Summer Jam, réunion suivie de deux EP, The Beauty of Independence en 2014 et The Beast Is G Unit en 2015.

S’il est désormais peu probable que l’histoire connaisse de nouveaux rebondissements, à l’occasion de l’anniversaire de GRODT profitons-en pour faire le point sur la situation des principaux protagonistes de cette épopée légendaire.

50 Cent

Après le succès pharaonique de GRODT vendu à plus de 13 millions de copies de par le monde, ses chiffres de ventes n’ont cessé de décliner jusqu’à voir son dernier essai en date Animal Ambitions’écouler à moins de 50 000 exemplaires en première semaine.

Clash des ventes perdu contre Kanye West, clash des égos perdu contre Rick Ross, finances à secs... « Damn homie! In high school you was the man homie! The fuck happened to you? »serait-on tenté de lui demander en paraphrasant Wanksta.

De moins en moins intéressé par le rap (continuellement repoussé son sixième album Street King Immortal verra-t-il le jour ?), l’avènement des réseaux sociaux semble lui avoir donné le moyen d’expression qui lui correspond le plus, lui qui avait été l’un des précurseurs du game en investissant le net dès 2007 avec son site ThisIs50.com.

Hustler dans l’âme, Ferrari F-50 n’a toutefois pas dit son dernier mot.

Toujours avide de diversification (de son fameux deal avec VitaminWater, en passant par ses divers livres, ses apparitions dans des émissions de téléachat ou sa marque de parfum), il a ces derniers temps repris de sacrées couleurs grâce au succès de sa série Power (entre autre) ou sa récente jolie opération sur le terrain de la cryptomonnaie.

Désormais la quarantaine bien sonnée, bien malin qui pourra prédire la tournure que va prendre sa seconde partie de carrière.

Lloyd Banks

Considéré comme le meilleur rimeur de l’équipe et accessoirement le préféré de ses dames, il sera le premier à décrocher un hit en solo avec Smile avant de voir son premier album The Hunger for More frôler la double certification platine en 2004.

Artistiquement et commercialement parlant son second essai Rotten Apple ne va cependant pas confirmer l’essai, la faute notamment au principal intéressé qui a du réenregistrer à la hâte des titres après avoir perdu la démo de l’album suite à une nuit un peu trop agitée avec deux groupies.

En 2010 le PLK (PunchLine King) comme il aime alors se surnommer revient aux affaires avec H.F.M. 2 (Hunger for More 2) qui à un banger et à un feat avec un second couteau de chez Murder Inc.près passe assez inaperçu auprès du public mainstream.

Tandis que par la suite il se fait tacler à de nombreuses reprises par 50 Cent pour son manque d’ardeur à la tâche, le Droopy du rap lui démontre qu’il a tort dans les grandes largeurs n’en a pas pour autant branlé une depuis question sorties d’albums.

Quand bien même certaines de ses mixtapes font plus que tenir la route, difficile de ne pas s’imaginer que Lloyd Banks aurait clairement pu mieux faire ces dix dernières années.

Young Buck

Après avoir démarré sa carrière sous la tutelle de Cash Money avec son groupe UTP Playa, il est débauché suite à l’incarcération de Tony Yayo par un 50 désireux de conquérir un maximum de parts de marché au niveau national. Un an plus tard sort Straight Outta Cashville où il représente dignement son sud natal (plus d’un million d’exemplaire vendus).

Si son second disque Buck the World s’en tire à peu près correctement, les choses vont ensuite salement dégringoler, notamment suite à sa brouille en interne avec le boss.

Non seulement ce dernier finit par le lourder, mais il l’humilie jusqu’à plus soif : apparitions réduites au rang de featuring sur T.O.S., interdiction légale de se servir de son nom de scène, et surtout révélation d’une conversation téléphonique où un Buck en larmes le supplie d’être réintégré au groupe – un moment qui encore aujourd’hui reste extrêmement gênant de part et d’autre.

S’il lui faudra attendre la réunion de 2014 pour rentrer dans ses bonnes grâces et faire à nouveau tournoyer son célèbre pendentif, il va entretemps enchainer les glissades sur peau de bananes, comme lorsque ce jour de 2010 où son domicile est perquisitionné par les agents du fisc US venus le saisir et qui découvrent au passage plusieurs armes à feu, ce qui lui vaudra décoper d’une condamnation de 18 mois de prison ferme.

De quoi en effet se couper les corn braids en quatre.

 Tony Yayo

Pote d’enfance de Curtis J. avec qu’il a connu l’époque des cailloux, Marvin Bernard (nan mais le mec s’appelle Bernard quoi) voit toutes ses longues années de patience mises à l’eau cette nuit du 31 décembre 2002 lorsque la police découvre un Glock 20 et un Colt AR 15 dans le coffre de sa voiture.

Envoyé dare-dare un an à l’ombre, le lendemain de sa libération celui qui a fait l’objet de la très suspecte campagne de t-shirts Free Yayo ne trouve pas mieux que de se faire arrêter avec un faux passeport, ce qui lui vaut un mois de calèche supplémentaire.

Il finit par sortir l’opus Thoughts of a Predicate Felon en aout 2005 où il laisse au monde tout le loisir de découvrir la Yayo’s dance (ou la danse à Nanard c’est selon).

Premier demi-succès du Unit, cet album marque si ce n’est la fin de l’âge d’or du groupe (Kanye s’en chargera en 2007), le premier coup d’arrêt.

Coïncidence ou pas, Yayo ne renouvellera pas l’expérience solo LP, se contentant de sortir des mixtapes à la chaine (près d’une vingtaine) ou de venir ricaner sur les hits de 50.

En 2007, il refait l’actualité dans la rubrique faits divers suite au drive by de la maison de sa mère, puis à son inculpation pour avoir giflé le fils de 14 ans du manager de The Game – accusation dont il sera blanchi.

S’il considère sa loyauté comme sa qualité principale, il exprime néanmoins son mécontentement quand Fiddy le traite publiquement de « hypeman » – qualificatif qui ironiquement figure aujourd’hui en première ligne de son profil Wikipédia.

Sinon il joue à l’occasion au cinéma dans des nanards à la S.W.A.T.: Firefight.

Olivia

Après un premier album sobrement intitulé Olivia sorti en 2001, la chanteuse aux faux-airs de Ciara s’en va ensuite signer sur G-Unit Records.

Promotionnée comme la first lady du label (bien que les vrais savent que quelques années auparavant une certaine Scarlett O’hara était apparue sur la mixtape No Mercy, No Fear), elle apparait ainsi à la chaine sur les refrains et dans clips des artistes maison.

Elle connait son heure de gloire grâce à Candy Shop en 2005, avant de confirmer l’essai l’année suivante avec le remix de Best Friend où contrairement à la version originelle Fifty lui laisse gentiment la vedette.

Est alors annoncé en toute logique l’arrivée « prochaine » dans les bacs d’un solo intitulé Behind Closed Doors, solo qui ne verra jamais la jour pour cause de singles ayant échoué à capter le moindre buzz.

Elle quitte le navire en 2009, non sans avoir couté selon les dires de son ex-employeur « deux millions de dollars ».

En 2011 rebelote avec l’annonce du projet Show The World qui reste lettre morte malgré deux singles envoyés en éclaireurs.

À quelques featurings près (dont Chaise Électrique avec Fally Ipupa), Olivia ne refait ensuite vraiment l’actualité que grâce à la télé réalité Love & Hip Hop: New York.

L’exposition obtenue lui permet ainsi non pas de se remettre à la musique, mais de publier en 2014 son autobiographie Release Me: My Life, My Words qui si l’on en croit les commentaires non sponsorisés sur Amazon se révèle particulièrement ennuyeuse à lire.

The Game

Plus gros succès commercial de la discographie du G-Unit en dehors des deux premiers albums de 50 CentThe Documentary va cependant semer la discorde au sein du crew.

Ni Fiddy, ni Game ne s’en remettront jamais vraiment – perdant chacun au passage l’appui de Dr. Dre.

Si le Californien va rebondir avec la manière dès l’année d’après avec Doctor’s Advocate, la qualité de ses essais suivants va néanmoins sérieusement piquer du nez (la faute à sa tendance à imiter les flows des autres ?), tandis que son label Black Wall Street ne produira jamais rien de tangible si ce n’est signer (ou annoncer signer) des rappeurs has been à la Shyne ou Charli Baltimore.

Un chemin qu’a d’ailleurs semblé suivre The Game, lui qui dans la première partie des années 10 se complait dans les télés réalité mettant en scène sa vie privée comme Marrying the Game ou She’s Got Game (en même temps il a l’habitude…).

En 2015 son diptyque The Documentary 2 &The Documentary 2.5 de 2015 surprend néanmoins agréablement son monde, marquant là son retour aux affaires.

Moins vindicatif que son ancien patron, il va à plusieurs reprises laisser la porte ouverte à une possible réconciliation, notamment en se faisant prendre en photo avec Lloyd Banks ou en invitant Young Buck dans le clip My Life.

Autre clash qui a fait la une, son altercation musclée avec 40 Glocc en 2012 qui lui vaudra 200 000 dollars de condamnation.

Si aux dernières nouvelles Game ne s’est toujours pas acquitté de cette somme, ce n’est pas uniquement parce qu’il claque tout son oseille dans les salons de tatouages (voir les portraits de Mike Tyson, Barack Obama ou Trayvon Martin qui ont fleuri sur son corps), mais peut-être parce qu’en 2016 il a offert un million de dollars aux victimes touchées par la crise de l’eau qui a secoué la ville de Flint.

Booska

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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