Selma revient sur la marche pour les droits civiques des Afro-Américains et brosse pour la première fois à l’écran le portrait du pasteur Martin Luther King.
Trois mois après son prix Nobel de la paix, Martin Luther King veut mettre un terme, pacifiquement, à la ségrégation et aux brutalités racistes dans le sud des États-Unis. C’est son combat qui nous est raconté dans le premier film percutant d’Ava duVernay.
L’histoire. En 1965, un an après le vote du Civil Rights Act qui condamne toute forme de discrimination, le pasteur Martin Luther King organise trois marches pacifistes depuis la ville de Selma, en Alabama, pour convaincre le président Lyndon B. Johnson de garantir le droit de vote aux Afro-Américains, refoulés aux urnes…
Notre avis. Selma, premier grand film consacré au héros des droits civiques, évoque la face obscure de l’Amérique : les violences racistes, la répression sanglante de la police et l’opposition à l’égalité des droits jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir. La réalisatrice Ava DuVernay ne cherche pas à retracer toute la vie du leader noir, mais a la bonne idée de se concentrer sur l’épisode des trois marches de Selma, marquées par le sang, les larmes et l’indignation d’une nation.
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L’acteur David Oyelowo (vu dans Le Majordome) apporte une formidable humanité à la figure écrasante de Martin Luther King, apôtre de la non–violence et leader charismatique mais pétri de doutes. La force du film, c’est de nous faire partager l’urgence d’un combat à travers des scènes de foule d’une violence inouïe, qui traduisent l’état d’esprit d’une époque et restent, cinquante ans après, d’une brûlante actualité, après les récentes émeutes de Ferguson.
Oprah Winfrey qui produit le film, fait une apparition dans le film, face à Tim Roth sous les traits du gouverneur ultra-ségrégationniste George Wallace et Tom Wilkinson en Président Lyndon B. Johnson récalcitrant. Nommé à l’Oscar du meilleur film, Selma a été récompensé par l’Oscar de la meilleure chanson originale pour le titre Glory de John Legend et Common.
On y va ? Oui, car Ava DuVernay filme la marche pour les droits civiques comme un drame d’une intensité à couper le souffle. Ce grand film classique s’inscrit dans la ligne du Majordomeet de 12 years a Slave.