La Guinée sera représentée au Congrès des jeunes leaders par Thierno Mamadou Diallo, journaliste consultant en développement et immigration.
Il est surtout connu en qualité de président de l’Ong Amedar spécialisée dans la promotion de l’agriculture et de l’entrepreneuriat agricole en Guinée. Le porte-drapeau guinéen est par ailleurs chargé de communication de la Fédération des associations guinéennes du nord de la France, (Fag-Hdg). Sa vocation se caractérise par son investissement dans la communauté rurale, à travers la promotion de l’agriculture et des agriculteurs. Il s’est mué en sensibilisateur des jeunes candidats à l’immigration clandestine.
Après les Etats-Unis, dans le cadre du Mandela Washington fellowhip initié par l’administration Obama en 2012 et l’édition One Young World Summit 2015 à Bangkok, en Thaïlande, il est à sa troisième représentation de la Guinée à l’international. Entrevue exclusive.
Le Populaire : Quels sont les enjeux du Congrès mondial de la jeunesse auquel vous représentez la Guinée en Allemagne ?
Thierno Mamadou Diallo: Je vous remercie. Les enjeux du congrès mondial de la jeunesse, One Young World, sont d’une importance capitale pour nous les jeunes participants, mais aussi pour les différents pays que nous représentons. Pour mon cas, c’est une occasion nouvelle de tisser des liens avec d’autres jeunes entrepreneurs, dirigeants associatifs, humanitaires entre autres. Les enjeux, c’est aussi de plaider pour la participation des jeunes guinéens aux prochaines éditions de ce congrès.
Qu’est-ce qui a prévalu à votre sélection pour participer à ce congrès d’envergure international ?
Ce sont les actions qu’on mène au sein de l’Ong Amedar où nous faisons la promotion de l’agriculture et de l’entrepreneuriat agricole en Guinée, également nos activités au sein de la fédération des associations guinéennes du nord de la France où nous pilotons des microprojets en faveur de la communauté guinéenne sur les questions de l’immigration, mais aussi l’accompagnement des étudiants en situation de précarité pendant la période de crise sanitaire. La maîtrise parfaite de la langue anglaise a été aussi un atout indispensable. Permettez-moi de rappeler que j’avais déjà participé à ce sommet organisé en 2015 à Bangkok, en Thaïlande. Par la suite, j’ai été élu, pour une année, comme coordinateur des jeunes leaders de l’Afrique de l’ouest et du centre qui avaient pris part aux congrès. Cela fait aussi suite à la bourse Mandela Washington fellowship à laquelle j’ai eu le privilège de participer aux Etats-Unis en 2012.
Vous souhaitez plaider pour l’organisation du One Young World en Afrique. Quelle démarche comptez-vous envisager ?
Vous savez, le processus de sélection des villes hôtes est une véritable compétition.
25 villes ont eu à compétir pour l’organisation du sommet pour 2015 et 2016. C’est pourquoi, je pense qu’il faut s’y prendre tôt pour introduire cette plaidoirie. Car à ce jour, l’organisation de ce sommet se tiendra hors du continent africain jusqu’en 2024. À date, la démarche a bien débuté. D’abord, j’ai pu mobiliser les autres participants venus de l’Afrique pour défendre ensemble la plaidoirie.
Chose qu’ils ont acceptée à travers nos différents groupes d’échange. Concrètement, j’adresserai un courrier aux organisateurs dans lequel nous aborderons les avantages et enjeux d’organiser ce sommet en Afrique à l’heure de période post-covid-19. En guise de proposition, le congrès pourrait se tenir dans un pays africain qui organise la même année la Coupe d’Afrique des nations (Can). Avec les infrastructures seront déjà sur place, ainsi que la logistique, cela permettra au pays hôte de créer divers emplois en prélude et pendant le sommet. Faudrait-il signaler que parmi les 196 pays participants, 54 proviennent de l’Afrique. Je rappelle qu’en 2013, l’Afrique du Sud a pu organiser ce sommet.
Quelles sont vos perspectives à la sortie de ce congrès mondial ?
À la fin de chaque sommet, les jeunes délégués présents deviennent officiellement ambassadeurs du One Young World. Ils sont invités à prendre des actions concrètes pour améliorer les conditions de vie de leurs compatriotes. A mon niveau, c’est de dynamiser l’Ong Amedar en faveur des agriculteurs de mon pays, mais aussi accompagner les jeunes. C’est l’occasion de rappeler que je suis consultant sur les questions de développement et de l’immigration en France. A ce titre, j’accompagne et conseille les jeunes sur les questions de l’immigration et d’orientation professionnelle. Enfin, je suis honoré de représenter la jeunesse de mon pays. Cela constitue aussi un défi et une responsabilité que je me prépare à relever et assumer pleinement. Je suis disposé à être utile à mon pays.
Interview réalisée par Ahmed Tidiane Diallo, Le Populaire Guinée
Munich accueille le «Davos des Jeunes»
Le Congrès mondial de la jeunesse One Young World tiendra son rendez-vous annuel du 22 au 25 juillet 2021 dans la ville de Munich, en Allemagne.
La rencontre devrait rassembler plus de 1400 jeunes leaders issus de 198 pays, sélectionnés parmi près de 45000 candidatures. Ce qui fait de cet événement l’une des plus grandes rencontres mondiales avant la propagation de la covid-19.
Avec l’évolution de la situation sanitaire, le sommet se tiendra en présentiel à Munich, mais aussi en visioconférence pour les délégués n’ayant pas pu effectuer le déplacement pour diverses raisons. Une application est mise en place pour interconnecter les jeunes leaders et les panélistes afin de participer aux sessions préparatoires déjà en cours.
Pendant ces quatre jours de travaux, des conseillers prestigieux comme le Professeur Mohamed Yunus, Prix Nobel de l’économie solidaire, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Liberia et d’autres éminents leaders politiques, sportifs, commerciaux et humanitaires sont invités à animer différentes sessions.
« Les délégués participants sont choisis après un long processus de sélection, jugés pour leur potentiel de leadership et à être préoccupés par les enjeux mondiaux. Montrer leur capacité à saisir des concepts complexes et fournir des conseils précis, ainsi avoir une expérience avérée dans une activité par exemple avoir créé sa propre entreprise ou ONG », rappelle le communiqué de l’organisation.
Surnommé le «Forum de Davos des Jeunes», il est le premier congrès mondial destiné à la jeunesse. Son but est d’échanger sur différents sujets de société, connecter à travers le réseautage des jeunes leaders, et de s’assurer que leurs préoccupations soient entendues et prises en considération par les décideurs.
« Ces jeunes de tous les continents se préparent déjà à être parmi les acteurs incontournables du développement, tant au plus national qu’à l’échelle continentale. Et, ce dans différents domaines, pour le devenir de la planète », rappelle le journaliste et essayiste Jean-Célestin Edjangué dans son ouvrage sociologique ‘‘Jeunes africains, jeunes du monde’’ édité chez l’Harmattan-Paris.
A la fin de chaque sommet, les jeunes délégués deviennent officiellement ambassadeurs de One Young World.
Un statut qui leur ouvre un droit de participation aux futurs congrès, dont Le prochain est prévu en 2022 à Tokyo, la capitale japonaise.
In Le Populaire