Une enfance » artistique «
Richard Afanou Korblah est né en 1978 en Côte d’Ivoire. Il est ensuite revenu avec sa famille dans son pays d’origine, le Bénin, où il travaille désormais. Dès son plus jeune âge, il commence à dessiner sur du sable, puis, enfant, obtient de petits prix en participant à des compétitions de dessin dans son quartier. Il gagne ainsi de petites babioles, des pièces de 100 F CFA,… et le privilège de se promener en compagnie des personnes plus âgées du quartier !
De la première toile … au Dinosaure !
Richard A. Korblah prend peu à peu conscience du plaisir qu’il a à créer.Autodidacte, il travaille successivement la sérigraphie, la calligraphie, et les arts décoratifs.Ces premières expériences lui permettent de réaliser sa première toile : elle représente la Sainte Trinité.Rapidement, Richard A. Korblah, RAK de son nom d’artiste, s’essaye à la peinture et la sculpture. Son dinosaure, réalisé à Cotonou en 2000, lui vaut un franc succès lors de l’édition Boulev’art de la même année, aussi bien parmi ses aînés artistes que dans la population cotonoise.
Peinture, sculpture, photographies, dessins,…
Ses travaux suivants sont variés : l’artiste a plus d’une corde à son arc et une inspiration débordante.La peinture occupe tout d’abord une place prédominante dans son travail.Il peint des icônes, réalise divers travaux dans des monastères (Abomey, Dassa,…), et participe aux travaux de la basilique de Dassa (fresque murale, chemin de croix).Puis le jeune artiste plasticien s’inspire du peuple Peuhl, marginalisé au Bénin comme dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’intéresse plus particulièrement à une de leur coutume : une cérémonie a la fois ludique et initiatique dénommée « Goodja » en langue Foulani ; ce terme signifie flagellation et correspond à un rite de passage des jeunes hommes parmi les adultes. La flagellation illustre la transcendance de la douleur physique pour la quête d’un idéal. Ainsi, les sculptures de l’artiste expriment la souffrance et la joie, la force et la brutalité de ces cérémonies. De par son œuvre, Richard A. Korblah cherche à promouvoir et faire partager la tolérance et l’acceptation de l’autre, le dialogue des cultures et la culture de la paix.
Expériences variées
Depuis 1997, il expose au Bénin, mais a aussi voyagé en Europe, travaillant par exemple dans la résidence d’artistes à la Ciotat, près de Marseille, dans le cadre du festival Nuits Métis. Artiste engagé, il a également fait un temps parti de l’association Okuta dont le but était la promotion de l’art au Bénin, et s’est impliqué contre la pollution à Cotonou par ses participations à plusieurs éditions de la manifestation Boulev’art.Richard A. Korblah aime animer des ateliers, ce qu’il a pu faire en 2001 à la médiathèque de Cotonou, ou en 2007 à la radio Lèma de Dassa.En 2011, il a été le favori du jury de la 3e édition d’un concours organisé par l’association Le Rêve Africain.
Recherches et inspiration
Dessins, photographies, sculptures, peintures,… l’artiste aime expérimenter, rechercher, se lancer, innover… et surprendre !Nouvelles techniques, tests de matériaux en tous genres, … : aussi bien des éléments naturels que des produits utilisés par l’Homme, tout peut être sujet à expérimentation puis intégré dans les œuvres ; la nature elle-même est parfois mise à contribution !Richard A. Korblah tire son inspiration de la vie quotidienne : le calme de la nature, l’innocence et l’intelligence des enfants qui l’entourent, les informations qui lui parviennent du monde entier, la musique,… et d’une énergie intérieure qui lui permet de transmettre une formidable force à ses œuvres.
Un artiste, Une philosophie
Une « philosophie de vie » ne se résume pas en quelques mots. On peut toutefois essayer de la toucher du doigt, de la percevoir. Liberté, fidélité, simplicité. Telle pourrait être approchée celle de Richard A. Korblah.Liberté. De créer, de penser, de proposer, d’imaginer.Fidélité. Fidélité à soi-même, fidélité à sa création, fidélité aux autres.Simplicité et spontanéité pour que les œuvres ne deviennent ni âpres ni superficielles. Ne pas chercher à impressionner, à briller, mais proposer sa vision des choses, humblement, simplement.Richard A. Korblah, c’est aussi un paradoxe. De l’extérieur, une personne solitaire, timide, écorchée et fragile. Une image qui donne encore plus de poids à la sagesse et à la force intérieures de l’artiste
Rêves
Ses rêves, ils sont nombreux !Voyager pour rencontrer, partager, découvrir … ;« Vulgariser » l’art, et le rendre accessible à tous ,transmettre son savoir ,partager le bonheur de créer, en particulier avec les plus jeunes , participer à la (re)construction d’un monde positif ,et comme tout artiste, pouvoir vivre de son art et s’y consacrer pleinement, dans un Bénin où les structures artistiques se développent peu à peu mais sont encore trop peu nombreuses .
Source : www.africaartiste.com