Vingt mois ans après le drame de Rogbanè à Conakry, les « plages » restent toujours fermées ! Une décision des autorités du pays qui a lourdement porté préjudice aux promoteurs culturels qui, à défaut des espaces culturels digne de nom, se contentaient de ces zones littorales pour des spectacles et autres formes d’évènements culturels.
A quand peut-on s’attendre à l’ouverture de ces « plages » éparpillées dans des différentes communes de la capitale guinéenne ? Dans le pays, aucune autorité n’en parle d’ailleurs, et cela sous l’œil impuissant des hommes de culture.
Cette situation remet en cause, la question de la construction d’un palais de la culture dans le pays dont les autorités n’arrivent jusqu’à présent à résoudre. Qu’à cela ne tienne, les opérateurs culturels, n’ayant pas d’autres issues, préfèrent utiliser l’esplanade et la grande salle de l’unique Palais du Peuple qui, d’ailleurs, se dégrade progressivement. Cela, au su et au vu des dirigeants.
En réalité, la culture n’est nullement défendue dans l’action gouvernementale. Aucune politique n’est menée pour sa revalorisation. Selon nos enquêtes, dans le budget national, seulement 12 milliards de francs sont alloués au département de la culture, désormais associée à celui des sports. Une modique somme n’arrivant pas à couvrir tout le fonctionnement du ministère, à plus forte raison faire face aux investissements dont les infrastructures.
Depuis la fermeture des plages, aujourd’hui devenues de véritables dépotoirs d’ordures, la jeunesse de la capitale guinéenne se voit plonger dans un manque criard d’espaces de divertissement, et la quasi-totalité des promoteurs culturels et artistes, traversent une période de vache maigre.
Au-delà donc des visites de terrain et des discours non-convaincants du nouveau ministre, Siaka Barry, peut-on espérer à des réformes des paysages culturels et sportifs guinéens ? Wait and see…
Fodé Sita Camara, notre correspondant basé à Conakry