Les « vraies » réussites survolées
Globalement l’émission n’aura que très sporadiquement mis en avant les Noirs qui réussissent. Nous saluerons le passage très remarqué de Randy Bitsi, jeune DJ d’origine congolo-malgache qui s’est imposé comme une figure incontournable des évènements en France. Un entrepreneur jeune, ayant des locaux dans les beaux quartiers parisiens et une communication impeccable…c’est ça l’Afrique qui gagne.
On déplorera par contre le peu de temps accordé à la séquence résumant l’action du Club Efficience qui met en exergue l’excellence africaine. Ce club réunit chaque année l’élite de la diaspora Afro-française et tend à renforcer la place des Noirs dans les sphères décisionnaires. Pas assez sensationnel semble-t-il…
La fête, les habits et l’église
L’émission aura donné une vision de la communauté noire plutôt folklorique, adepte de traditions ancestrales (la dot) souvent incomprises, ayant un goût prononcé pour la fête et faisant un point d’honneur à être tirée à quatre épingles, bref des clichés et encore des clichés.
Pour terminer, l’émission n’oubliera pas ce clin d’œil aux églises évangélistes drainant une population monstrueuse chaque dimanche. l’intérêt de cette scène dans ce reportage reste pour nous un mystère.
Quid de cette diaspora qui rayonne en dehors des spots branchés, quid de cette diaspora qui fait bouger les choses ? Pendant que Sibeth N’diaye se révèle comme un élément indispensable aux yeux du président de la République française, que Virginie Ehonian crée une box pour vulgariser la culture africaine, que, Fatou N’diaye s’impose comme une référence dans le monde de la mode et de la beauté, que Vérone Mankou exporte la révolution digitale en Afrique, la France entière elle, ou du moins celle qui était calée devant son écran dimanche soir, restera persuadée que cette vision du « black, chic et festif » se rapproche de la (triste) réalité.