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CENI : la résurgence des clans

A peine un mois qu’elle fonctionne, la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, se trouve déjà confrontée à une très grande crise liée à la réapparition en son sein des clans télécommandés par les partis politiques qui les ont mandatés comme membres. Exactement, comme cela se passait au sein de l’ancienne structure en charge des élections nationales et référendaires en Guinée.

Les différents commissaires appartenant à des groupes antagonistes ont commencé à tirer à boulets rouges les uns sur les autres. Une crise qui, dit-on, couvait depuis longtemps, et qui a fini par éclater au grand jour. Le clan des frondeurs menés par Hadja Biya Diallo, représentante de l’UFDG et vice-président de l’institution, reprocheraient au Président de la CENI, Bakary Fofana, et aux autres commissaires d’être à l’origine ‘*’des dysfonctionnements liés à des prise de décisions fractionnelles’’

Une chose reste claire, c’est qu’on assiste à partir de cette semaine à une véritable déchirure de la CENI en deux clans antagonistes. Les uns complètements acquis à la cause de l’opposition dite radicale et les autres, les plus nombreux, dont le Président, jouant le jeu du pouvoir en place. Les neuf des dix représentants de l’opposition au sein de la structure ne digéreraient pas le fait que les décisions ne seraient pas prises de manière collégiale comme se doit. « Nous avons estimé que depuis notre retour de Bel Air et depuis le début de la mise en œuvre du plan
stratégique arrêté à Bel Air, nous connaissons des dysfonctionnements quant au processus de prise de décision. Nous nous heurtons à un fait accompli et à un travail fractionnel qui ne dit pas son nom. Il y a des subterfuges tendancieux pour contourner le processus inscrit par le règlement intérieur » indique leur porte-parole, le doyen des commissaires, Mamady Condé.

Les neuf frondeurs jurent sur tous dieux tutélaires que depuis qu’ils sont dans la structure, ils n’ont pris part à la prise d’aucune des décisions engageant la CENI. En raison de la violation flagrante estime-t-ils, des règlements intérieurs et du plan stratégique adopté lors du séminaire de Bel’Air.

« Nous avons signalé ces faits et nous nous sommes inscrits en faux contre cette tendance de travail fractionnel ». Cette sortie des commissaires de l’opposition reste largement tributaire à la volonté du Collectif et de l’ADP de justifier le bien fondé de leur propension à utiliser les rues comme moyens de pression pour régler leurs comptes avec le pouvoir en place.

La situation au sein de la CENI est d’autant plus ambiguë que quelques jours auparavant le Directeur des services de communication de l’institution est passé sur les antennes d’une radio de la place, pour dire que le chronogramme électoral a été élaboré au cours d’une séance plénière. Il est même allé plus loin en affirmant que l’affichage de la liste a été décidé de commun accord en présence de tous les membres de la CENI. Un ensemble d’arguments que les neuf commissaires de l’opposition nient en bloc, et dénoncent le manque de concertation des acteurs politiques avant toute avancée du processus électoral. Comme pour signifier que la lutte est bel et bien engagée.

Quitte à mettre en péril le semblant d’indépendance de l’institution en charge des élections en Guinée ! Wait and see.

Pivi Bilivogui pour GuineeConakry.info

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A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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