Sept jours de deuil national, le directeur général de l’Agence guinéenne de spectacles suspendu de ses fonctions, les plages de Conakry fermées jusqu’à nouvel ordre et le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn chargé de mener les enquêtes pour situer les responsabilités. Telle est la teneur d’un communiqué du bureau de presse de la présidence de la République rendu public ce mardi 29 juillet sur les antennes des médias d’Etat.
Sa publication fait suite à l’organisation d’un spectacle des groupes Instinct Killers et Banlieuzarts qui se tenait le lendemain de la fête de Ramadan et qui a tourné au drame en faisant plusieurs dizaines de victimes.
Dans ce document, le président Alpha Condé a exprimé sa compassion aux victimes et a présenté ses condoléances les plus « attristées » aux familles des victimes et ses sentiments de compassion aux blessés.
C’est le deuxième drame du genre depuis le début de l’année 2014. Le premier étant survenu le jour de l’an à la plage de Lambanyi où un pont en bois qui assurait la traversée s’est écroulé avant d’entrainer la mort de 8 personnes et faire plusieurs blessés.
Les autorités avaient promis d’apporter toute la lumière là-dessus. Mais rien n’en a été sur le terrain. Cette autre promesse pourra-t-elle inspirer confiance aux Guinéens ? Rien n’est moins sûr quand on sait que les coupables et commanditaires de plusieurs centaines de meurtres enregistrés ces dernières années à travers le pays, n’ont pas été condamnées. Le plus lourd bilan ayant été enregistré à Nzérékoré, avec plus d’une centaine de morts en moins de 72 heures, il y a un eu plus d’une année.
Une fermeture jusqu’à nouvel ordre a été décidée par le gouverneur de la ville d’alors, le commandant Sékou Resco Camara. Aucune autre décision n’est venue pour lever la décision qui interdisait l’organisation de toutes activités culturelles.
Dans la cité, les commentaires vont bon train. Certains pointent du doigt la cupidité des responsables de l’Agence guinéenne de spectacles qui a conduit à cet homicide dont les victimes sont pour la plupart des adolescents au-dessous de l’âge de 18 ans.
Récemment, Malick Kébé a pris une décision pour interdire tous les spectacles organisés à travers Conakry par des structures qui ne sont pas répertoriés dans le registre de sa structure.
Ce concert conjointement organisé par Meurs Libre Prod’ et Contacts Evolution relance le débat sur le manque de professionnalisme qui caractérise certaines structures organisatrices d’évènements culturels en Guinée. Pour rappel, le concert du groupe français Sexion d’Assaut a fait d’énormes blessés et d’importants dégâts matériels.
Mady Bangoura pour VisionGuinee.Info