Home / Culture / Artistes / Flash back : Il était une fois, Babadjan Kaba…

Flash back : Il était une fois, Babadjan Kaba…

Premier décembre 2002 – premier décembre 2014 , cela fait 12 ans que le  ténor de la chanson guinéenne Babadian Kaba s’est éteinte. Une brève rétrospective  sur la carrière exceptionnelle de cet chanteur guinéen qui emplie encore le cœur des mélomanes de mélodies suaves.

Fragment biographique….

Né à Abidjan de la famille Sékouna de Mamoudou Kabala, le destin de cet artiste est considéré comme blasphématoire par sa famille conservatrice. Babadjan est assez peu connu malgré un talent rare.

A 12 ans, Babadjan est un grand mélomane et fanatique des films indous. En face de la concession familiale à Kankan, il y a le Solex Bar où se produit le Horoya Band. Le jeune Babadjan est subjugué par la prestation des musiciens de l’orchestre. Les doigtés de Kabinè Diabaté, alors soliste, la voix suave de Lancinè Kanté retiennent l’attention du jeune garçon.

En 1966, il se cache de son père pour rejoindre Cheick Traoré de l’orchestre de Kankan appelé Kenkenya Kè.

De peur que son fils n’embrasse la carrière de chanteur, son père le transfère à Siguiri. Ne voulant pas rester là, Babadjan refuse l’école et se contente de chanter dans la brousse.

Au hasard d’une rencontre, Django Cissé, alors bassiste du Niani Band entend la voix de Babadjan. Il l’intègre dans l’orchestre de Siguiri où il interprète avec brio le titre Boloba. Deux ans plus tard, Babadjan est incorporé dans l’orchestre fédéral, le Manden könö.

En 1970, le décès du père de Babadjan le libère enfin de la contrainte familiale.

En 1973, en compagnie de l’orchestre fédéral, le Manden Könö, Babadjan participe pour la première fois au festival national à Conakry. Durant son séjour, il tape dans l’œil des musiciens de l’orchestre national Kèlètigui.

A la suite de négociations ardues avec les autorités de Siguiri, Babadjan débarque enfin à Conakry.

En 1977, il entame les répétitions avec l’orchestre Kèlètigui, et va produire avec cette formation musicale son titre phare Maderi. Son association au vocal avec le congolais Ange Miguel donnera du tonus au répertoire de l’orchestre.

En 1982, avec Ibrahima Soumano, Bréma RDA, Wandell Kouyaté, Aphadio et Ahmed Kaba, Babadjan enregistrent une série de titres. Le groupe improvisé aura pour nom les Etoiles de Conakry.

Quelque mois plus tard, il rejoint Abidjan via Bamako pour retrouver Manfila Kanté.

En 1985, Manfila part pour Paris, et Babadjan fonde avec quelques musiciens guinéens le groupe les Etoiles du Mandingue, qui vont se produire à Abidjan.

En 1991, Souleymane Koly fait appel à Babadjan pour jouer dans l’opéra mandingue Waramba, qui livrera 19 spectacles en France.

[vsw id= »cNp_p2nPcJk » source= »youtube » width= »425″ height= »344″ autoplay= »no »]

Par le truchement de Ibrahima Soumano, Babadjan s’installe définitivement à Paris. Là il va poursuivre sa carrière musicale, en produisant en tout et pour tout cinq albums : Sitan, Sabari, Feeling Mandingue, Kankan et A té Foroséla. En tant que requin de studio, il participera à l’arrangement de plusieurs albums d’artistes guinéens comme Dianka Diabaté, Djeli Moussa Kouyaté, et bien d’autres.

Quelques mois avant sa disparition, lors de son dernier séjour à Conakry, Babadjan m’avait accordé une interview publiée dans les colonnes de la Lance. Il avait en projet l’ouverture à Conakry d’un studio pour aider les artistes de la place, qui n’avaient pas les moyens de rallier Abidjan pour des enregistrements. Malheureusement, le destin en a décidé autrement.

[vsw id= »P9MQzgQWmEo » source= »youtube » width= »425″ height= »344″ autoplay= »no »]

En ce jour anniversaire de sa disparition (1er décembre 2002) , ayons une pensée pieuse pour l’œuvre inachevée qu’il avait entreprise.

In Mediaguinee.net

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

Vérifier aussi

Sosso Bala : Le balafon sacré du mandingue

Le Sosso Bala ou Balafon du Sosso en malinké, est un balafon sacré historique conservé dans le village de Nyagassola, en Guinée. D’après la tradition …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.