Les « Merveilles de Guinée », l’un des célèbres ballets guinéens, a célébré ses 29 ans d’existence, le 10 janvier au Centre Culturel Franco Guinéen (CCFG) à Conakry. L’événement tant attendu axé autour de la négritude, a tenu toutes ses promesses.
C’est pour dire que six mois de répétition ont largement suffi au ballet Les « Merveilles de Guinée » de conquérir près de 2 Heures d’horloge, la grande salle ‘’Momo Wandel Soumah’’ du CCFG.
Venus très nombreux pour la circonstance, les mordus de culture africaine, ont eu le cœur très satisfait de ce spectacle grandiose. Une immense joie qui se lisait sur les visages illuminés à travers l’inspiré programme présenté par Les « Merveilles de Guinée » qui s’intitule, « Ballets Sans Frontières ».
Un programme qui sert de pont entre la danse traditionnelle et celle de la modernité. En d’autres termes, une synergie culturelle, sans étiquette, sans bannière, sans limite. C’est pourquoi sur la scène, l’on a aperçu Les « Merveilles de Guinée », dansés avec le drapeau de plusieurs pays du monde. Et de surcroit, le public pouvait aussi constater dans les chorégraphies, de remarquables pas de danses du terroir guinéen comme le Doundounba, Yolé, Toumpoussèssè, le tout mixé avec du Mbalax ( Sénégal), du Coupé -décalé ( Côte d’Ivoire), du Ndobolon ( RDC), du Street danse etc…C’était émouvant !
Le Directeur Artistique des ballets Merveilles de Guinée, M. Sékou Sano dans son allocution, a rendu hommage au père Fondateur de son groupe, Feu Kémoko Sano, ancien responsable du Ballet National Djoliba et les ballets africains avant de tirer la sonnette d’alarme à l’endroit des autorités du pays ‘’de bien vouloir s’impliquer activement dans la valorisation de la culture guinéenne’’.
« Une nation sans culture, est une nation qui vit dans l’obscurité », a ajouté M. Sano.
Exposition Les « Merveilles de Guinée »
Ce 29ème anniversaire des ballets Merveilles de Guinée a connu d’autres facettes dont une exposition des œuvres d’art africains et des accoutrements dans la salle baptisée, « Souleymane Koly » du CCFG.
C’étaient exposés pour les visiteurs, les tresses traditionnelles du Fouta Djallon, de la Haute Guinée ; les masques comme Zivazui de Macenta qui date de 1932, Yolé du Fouta et de la Basse Côte qui date de 1969 utilisé pendant les cérémonies, Gnagbè de 1968 venu de la Haute qui est utilisé par les danseurs acrobates, Néwoulé venu de N’zérékoré qui est créé en 1980, Tamaldé pour les bagas qui date de 1958, Wonrogoni en 1960 qui appartient aux quatre régions de la Guinée et Kondénba qui est du XVe siècle ; les coutures comme Lanban, Mendiani et Kawa et enfin, les instruments traditionnels dont le Balafon, le Doundoun, le Kenkeni, le Bolon et le Krin.
Signalons que toutes ces œuvres d’art ne sont que de valeurs ancestrales qui étaient utilisées dans les cérémonies rituelles et de réjouissance en Guinée profonde mais, malheureusement, qui sont devenues actuellement très rares dans nos sociétés à cause de la modernité.
Fodé Sita, notre Correspondant basé à Conakry