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Que sont devenues les salles de cinéma jadis en vogue à Conakry?

Rex, Palace,  M’balia, Rogbané, Mimo.. Il y a bien des décennies que ces noms circulaient sur les lèvres des conakrykas branchés. Aujourd’hui, force est de constaté que toutes ces salles de cinéma sont quasi fermées, vendues ou encore utilisées à d’autres fin loin de servir la chose culturelle. De nos jours, beaucoup d’observateurs s’indignent de cette situation et estiment qu’il y a bien une fuite en avant.

Ceci est d’autant plus qu’une réalité, quand on sait que ces salles obscures faisaient également office de lieu de spectacle et de création artistique aidant les jeunes à promouvoir le 7ème art ou d’autres expressions culturelles en Guinée.

Après tout, ne dit-on pas, qu’il n’y a pas de fait sans causes. Et bien, c’est à partir de 1984 que tout a été abandonné ! Tout a été jeté aux oubliettes au profit d’un libéralisme sauvage, qui n’a engendré que des conséquences désastreuses sur l’art et la culture en Guinée. Mais rien ne semble encore perdu si les pouvoirs publics et les acteurs culturels se remettent en cause à fin de défendre et valoriser ne ce reste, ces quelques acquis culturels transmis de génération en génération et qui ont fortement embrassés la société guinéenne.

Les salles de cinéma nationales, les permanences, les théâtres nationaux, les orchestres nationaux, les  réfectoires culturels et bien d’autres lieux qui ont servi de cadre, de creuset et de terreau culturel sous la première république, ont tous subi le même sort. C’est-à-dire, une absence totale de maintenance suivie d’abandon ; la privatisation ou la cessation à un tiers sans aucun contrat culturel. Comme quoi, la plaie et bien profonde voire même très béante.

Pour les salles de cinéma, comme dans l’ensemble, le désintéressement des autorités guinéennes vis à vis de la question culturelle est un des facteurs qui a encouragé la disparition des salles obscures et le morcèlement de l’entreprenariat culturel. Pourtant, facteur d’éducation et d’information de la jeunesse, le ciné reste aussi un excellent loisir pour le citoyen.

En France par exemple, il existe toujours de grandes salles de cinéma au nombre de plus de 5000 malgré l’arrivée des nouvelles technologies, on ne se gêne toujours pas d’y allé avec parfois toute la famille pour se rafraîchir la mémoire et apporter un plus à sa culture.

Au pays de Sory Kandia Kouyaté, le constat est très différent, Conakry est désormais orpheline de ses salles de cinéma. Liberté, Rogbane, Sangoyah, Liliane, Mimo, Rex, Palace, elles ont toutes été vendues ou dans de piteux états ne servant plus qu’au lieu de stockage du riz de propagande du gouvernement.

Les films produits et réalisés par des guinéens manquent de promotion et de salles de projection à plus forte raison que ceux venus d’ailleurs. Les CD, VCD et DVD issus de la piraterie foisonnent sur les marchés comme des champignons, ils sabordent à tout vent la belle culture du 7ème art. Très dommage !

Pathé Timbi Diallo , Conakry

www.afroguinee.com

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

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