La question peut paraître prématurée voire saugrenue. Mais, à notre entendement, les jeux sont quasiment faits pour les élections législatives de 2013 et l’élection présidentielle de 2015.
En effet, il faut être suffisamment candide pour croire qu’Alpha Condé va perdre ces élections alors qu’il contrôle toute l’administration électorale à savoir les 2/3 des membres de la commission électorale nationale indépendante, les gouverneurs de région, les préfets, les sous-préfets et les chefs de quartier, etc. Et surtout qu’il est en train de capturer l’attention des trois millions d’électeurs( sur les quatre millions) qui vivent en milieu rural, jusqu’ici laissés-pour-compte, en investissant, à fonds perdus, des centaines de milliards de francs dans l’agriculture, dans les pistes rurales et dans l’électrification rurale.
Ainsi, aux avantages « techniques » que lui confie un régime ultra présidentialiste et qui le dote d’un pouvoir décrétale exorbitant, s’adjoignent les arguments « cosmétiques » que le Casanova politique peut utiliser en 2015 pour séduire trois électeurs guinéens sur quatre, après leur avoir donné à manger( eux qui avaient faim) et après leur avoir donné de l’électricité solaire( eux qui n’avaient jamais vu une lampe électrique allumée depuis que la Guinée existe).
Les électeurs ruraux ne tiendront certainement pas rigueur au grand âge d’Alpha Condé (77 ans) pour lui accorder leurs suffrages en 2015. Pourtant, l’homme semble être arrivé au pouvoir avec deux décennies de retard, tant il a perdu de sa superbe et de sa combativité d’opposant quinquagénaire. La sénilité rimant assez souvent avec l’indolence, l’impunité qui a caractérisé la gouvernance économique de Lansana Conté n’avait-elle pas atteint son apogée que lorsque celui-ci était devenu un septuagénaire malade ?
A propos d’âge, les ténors de la classe politique actuelle et potentiels successeurs d’Alpha Condé seront quasiment tous des septuagénaires en 2020. En effet, Cellou Dalein Diallo aura 68 ans, Sidya Touré 75 ans et Lansana Kouyaté 70 ans, les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces trois hommes seront-ils aptes à diriger efficacement la Guinée à un âge aussi avancé ?
A moins que les guinéens- qui savent tant choisir leurs présidents- ne décident de confier la destinée du pays en 2020 aux garnements qui écument la vie politique actuelle et qui ont pour noms : Mouctar Diallo, Alhousseiny Makanera,Baïdy Aribot, Laye junior Condé, Etienne Soropogui, etc…
SOURCE : www.guineenews.org