La 36ème édition de « Nuits d’Afrique », le plus grand festival consacré aux musiques du continent en Amérique du Nord ; vient de récompenser Tiken Jah. Récipiendaire du Prix Miroir de la Renommée du Festival d’été, le chanteur reggae Tiken Jah Fakoly était heureux qu’un artiste comme lui, qui se distingue autant par sa musique que ses prises de position politiques, soit honoré.
« Ça fait plaisir parce que nous ne sommes pas très habitués de recevoir des prix à cause de notre engagement alors que ça devrait être le contraire. On devrait nous honorer pour notre courage. C’est un peu rare», a déclaré l’artiste originaire de Côte d’Ivoire, lors d’un entretien avec Le Journal, après avoir reçu son prix des mains du programmateur du FEQ, Louis Bellavance.
De mémoire, Tiken Jah Fakoly dit se souvenir d’avoir reçu un trophée en Irlande, un prix remis pour les artistes qui se battent pour la liberté. Au cours d’une longue carrière qui s’échelonne depuis la fin des années 1980 et parsemée de la parution d’une dizaine d’albums, celui qui a dû s’exiler au Mali pour fuir des menaces de mort proférées contre lui n’a jamais baissé les bras dans sa défense du peuple africain.
« Le reggae explique pourquoi je ne me décourage pas. Bob Marley en a fait une musique de combat et d’éveil des consciences. Donc, pour moi, c’est une musique qui peut pousser les gens à se libérer », dit celui qui se produit, mardi soir, à la place de l’Assemblée-Nationale.
L’artiste de 54 ans, dont le dernier album, Le monde est chaud, a été lancé en 2019, veut que les Occidentaux sachent que l’Afrique n’est toujours pas libre, ni économiquement, ni politiquement.
« Le prix de nos matières premières est fixé par l’Occident. Ils viennent acheter le cacao, ils vont fabriquer au Canada ou en Suisse puis ils revendent alors qu’ils auraient pu créer des usines en Afrique, ce qui aurait créé des emplois pour les jeunes.»
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