Le nouvel album »Dernier Appel » de Tiken Jah Fakoly est dans les bacs ! Retrouvez également toutes ses dates de tournées !
Si l’homme est conditionné par son milieu, alors Tiken Jah Fakoly est bien l’enfant du Denguélé, cette région située au nord de la Côte d’Ivoire dont Odienné est le chef lieu. C’est là qu’est né le 23 Juin 1968 celui qui fut baptisé Moussa Doumbia. C’est dans cette contrée richement boisée qu’il a grandi, été scolarisé, là où il a donné ses premiers concerts, vécu son premier amour. A quelques kilomètres à l’ouest d’Odienné se trouve la frontière avec la Guinée Conakry. Un peu plus au nord, c’est le Mali. Et si l’on prend la direction de l’est, on entre vite au Burkina Faso et au Ghana. En somme, Tiken est le fruit d’un carrefour culturel dont il est aujourd’hui le centre. En témoigne Dernier Appel, le plus panafricain de ses albums. Et le plus universel tant les préoccupations qui le nourrissent débouchent sur une réflexion qui nous concerne tous ; tant la musique dont il est aujourd’hui le patron incontesté, le reggae, procède d’un savant métissage, jouit d’un pouvoir unificateur sans équivalent, invite à danser tout en éclairant les consciences.
[youtube id= »WkPKlJH7X30″ width= »600″ height= »350″]Pourtant dans ce Dernier Appel, on perçoit d’abord l’urgence. C’est que cette Afrique dont il est le fils messianique vit encore au rythme des guerres et des coups d’état comme en témoignent les récents conflits au Mali, au sud Soudan, en Centrafrique. En prenant dans la chanson titre, et premier single, l’avion pour métaphore, Tiken met en lumière une situation qui tarde à s’améliorer et place chacun devant ses responsabilités.
En clair, il n’y a plus de temps à perdre. C’est maintenant ou jamais. Maintenant que ce continent, qui a toutes les cartes en main pour réussir, démographie et richesses naturelles, doit décoller. Ou alors il lui faudra endurer longtemps encore misère et chaos. Telle est la thématique traversant cet album. Tel est le message profond décliné dans L’Afrique, Le Prix du Paradis, Too Much Confusion et Diaspora, ces deux dernières marquées par les contributions de Patrice et d’Alpha Blondy. Comme si Tiken tenait à souligner que face à ce défi, la mobilisation de toutes les forces et de tous les talents était indispensable. Assez des divisions. Et assez des préjugés qui partout nourrissent les haines, comme le suggère Human Thing où se distingue la voix d’une autre visiteuse de prestige et d’aura, Nneka.
Mais que vaudrait au juste la parole d’un Tiken Jah Fakoly chanteur engagé si celui-ci oubliait en chemin sa part d’humanité. Celle qu’une chanson comme Tata, en souvenir de ce premier amour disparu, montre avec pudeur. Celle qu’il révèle de façon toute aussi bouleversante dans Saya en évoquant la mort comme seul un Africain est en mesure de le faire, car plus souvent confronté à elle qu’ailleurs : sans dramaturgie mais avec cette humilité de l’enfant nu face à l’inéluctable. De ces deux splendides complaintes, on retient la texture acoustique dominée par les instruments traditionnels mandingues respectueuse de l’intimité épanchée. Francis Dordor (Les Inrockuptibles) |
|
TIKEN JAH FAKOLY 26.04 – Lorient – Festival des Insolents |
|
Plus d’info: |
Transmis par le partenaire ras-promo.com