La maladie à virus covid19 continue de secouer le secteur du showbiz guinéen. Avec la valse de confinement et de déconfinement, les tracas des restrictions et des états d’urgences sanitaires, il est devenu de plus en plus difficile d’entreprendre. Malgré ce climat anxiogène, Aboubacar M. Camara et son équipe maintiennent le cap sur la 3e édition des Victoires de la musique guinéenne.
Le Populaire: La cérémonie de remise des Victoires a eu lieu dans un contexte tout à fait difficile, marqué surtout par la covid-19. Gagner ce pari était- il espéré ?
Aboubacar Camara: Ce n’était vraiment pas évident comme tu le dis avec la crise sanitaire actuelle. Cette pandémie liée à la Covid-19 a vraiment modifié notre façon de concevoir et de réaliser nos projets. Avec la restriction sanitaire qui était en vigueur dans le pays et l’arrêt des activités culturelles, à un moment donné, nous avions pensé que la deuxième édition des Victoires de la musique guinéenne ne pouvait pas se tenir. Mais nous avons cru et on s’est réinventé par la suite, notamment, la communication a été décalée, entre autres. Nous avons même fait une conférence de presse virtuelle inédite, le 5 octobre 2020 pour le lancement officiel de la deuxième édition. Comme quoi, à cœur vaillant rien d’impossible. Au final, c’était donc un pari gagné avec cette très belle cérémonie de remise de trophées qui a tenu toutes ses promesses. L’objectif était de vendre l’image de marque de la culture guinéenne à travers la musique. C’était vraiment remarquable avec de très bons retours.
De hautes personnalités de la République et des membres de la haute société ont répondu à l’invitation. Est-ce à dire que ce rendez-vous est devenu un événement que personne ne rate plus en Guinée ?
Oui, effectivement ! La cérémonie des Victoires de la musique guinéenne est devenue un rendez-vous incontournable du showbiz et de la culture guinéenne. Le gotha people de Conakry, des icônes de la culture guinéenne, des stars, le parterre de journalistes et de hautes personnalités du pays se croisent au même endroit pour célébrer l’excellence de la musique Guinéenne. Voilà ce qui est exceptionnel ! Personne ne voudrait donc rater le tapis rouge à cette occasion. Lors de la deuxième édition des Victoires de la musique guinéenne à l’hôtel Kaloum, le Ministre de la Culture d’alors, Bantama Sow et son épouse, pour ne citer que ceux-là, nous ont fait l’honneur de prendre part à la cérémonie du début à la fin de la soirée. Cela nous a beaucoup marqués en tant qu’organisateur.
Parmi les récipiendaires des Victoires, cette année, un trio de talentueux artistes-chanteurs a volé la vedette. Cela vous est-il allé droit au cœur ?
Les Victoires de la Musique Guinéenne sont un tremplin qui contribue à valoriser la créativité des artistes guinéens de la filière musique en même temps, elle sacre les meilleures œuvres musicales de l’année dans diverses catégories de nomination. Pour nous, quand un artiste est nominé aux Victoires de la Musique Guinéenne, c’est déjà une victoire pour lui et son art. Peu importe celui qui gagne un trophée. Au final, personne n’a démérité pour moi et les organisateurs. Justement, c’est le lieu de remercier tous les artistes guinéens, qui, de près ou de loin, participent à ce projet et qui font de cette aventure une valeur ajoutée pour le rayonnement culturel guinéen.
Les partenaires ont été à la hauteur des attentes de l’organisation de l’événement. Nos partenaires techniques comme l’AGS (Agence guinéenne de spectacle) dirigé par Sayon Bamba, le Centre culturel franco-guinéen et le Groupe Innov Guinée, entre autres, ont tous été associés à la réalisation de l’évènement. Ces structures ont été à la hauteur de nos attentes. La presse guinéenne, dans l’ensemble, nous a très bien accompagnés. C’est le lieu de les remercier pour leur franche collaboration. On ne change pas l’équipe qui gagne ! Malheureusement, nous déplorons toujours l’absence de gros sponsors pour soutenir les grands projets culturels dans notre pays. Après l’évènement, nous avons été reçus par le ministère des Sports de la Culture et du Patrimoine historique, qui nous a félicités et a promis de nous accompagner pour les prochaines éditions avec la signature d’une convention entre l’agence Elite Com et le département tutelle.
Entre exigence de qualité du jury des Victoires et apport innovant du comité d’organisation, à quoi revient le mérite de cette confiance renouvelée, selon vous ?
Il faut reconnaître que le Jury de la deuxième édition des Victoires de la Musique Guinéenne, présidé par Mme Boiro Marie Somparé Directrice adjointe du CCFG (Centre culturel franco- guinéen) et Yakhouba Sékou, a fait un excellent travail de délibération. Le mérite revient quand même à l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués dans la réalisation du projet des Victoires de la musique guinéenne d’amont en aval.
Quelles sont les particularités de la prochaine édition qui pointe à l’horizon ?
Nous sommes encore en pleine crise sanitaire liée à la Covid- 19 où c’est devenu quand même très compliqué d’organiser un événement de taille en Guinée sans grand soutien et sans gros sponsors. Une période exceptionnelle qui sous-entend ainsi une qualité organisationnelle d’exception. Malgré tout, pour cette troisième édition des Victoires, prévue en décembre prochain, il y aura de grands invités de marque de la sous- région. C’est toujours l’innovation qui va primer et rehausser davantage la qualité de la cérémonie. L’agence Elite Com va maintenir la Semaine de la Musique Guinéenne pour réaliser des formations, organiser des conférences et l’exposition photo. Attendez-vous à un évènement haut en couleur ! Je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien. C’est à vous le grand merci.
Réalisée par Ahmed Tidiane Diallo, Le Populaire Guinée