Si les guinéens sont nombreux à s’interroger sur les causes réelles de ce crash (l’avion percutant un arbre à Monrovia a plutôt créé le doute dans l’opinion), les guinéens se demandent également si l’opposition pourra- ou pas- organiser sa marche pacifique prévue après demain, mercredi 13 février. Surtout que les leaders de l’ADP, du Collectif et du CDR avaient accepté de reporter une première fois leur marche, initialement prévue le jeudi 07 février dernier. Comme on le sait, les opposants ont récemment exigé du pouvoir de reporter (lui aussi) la rencontre de Sékoutouréah pour leur permettre de bien se concentrer sur l’organisation de la marche pacifique qu’ils veulent grandiose sur tout le territoire national. Seulement voilà : le terrible accident d’avion qui a emporté des hauts gradés de l’armée nationale pourrait bien préoccuper l’opinion et faire passer ceux qui « violeront » le deuil national comme des gens peu sensibles et peu compatissants…
À part les opposants, le gouvernement et les autres compatriotes observeront-ils réellement le deuil, contraire au feu de paille constaté à l’occasion de l’assassinat de Mme Boiro ?
Bref, malgré l’urgence de leurs préoccupations et la radicalisation du pouvoir, les opposants pourraient bien être embarrassés sur la tenue de cette manifestation pacifique ce mercredi (dernier jour de deuil national) quand on sait que les multiples reports peuvent anéantir au passage l’élan des manifestants.
À rappeler que l’opposition, regroupée au sein du Collectif pour la finalisation de la transition, de l’ADP et du CDR compte battre le pavé pour demander plus de transparence dans le processus électoral ; notamment le vote des guinéens de l’étranger et le renvoie de l’opérateur, le couple Sabari/Waymark, accusé de préparer une fraude électorale pour le parti au pouvoir.