Plusieurs événements sportifs auront lieu cette année si la situation sanitaire le permet. Coup d’envoi le 16 janvier avec le Championnat d’Afrique de football.
Du football, du basket, les Jeux olympiques : 2021 s’annonce riche en événements sportifs pour le continent, même si certains pourraient être de nouveau menacés par la pandémie de Covid-19, à l’origine d’un grand bouleversement calendaire ces derniers mois. Passage en revue des cinq principaux rendez-vous du sport africain pour l’année à venir.
CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DES NATIONS (CAMEROUN, DU 16 JANVIER AU 7 FÉVRIER)
Initialement prévu en avril 2020, mais reporté en raison de la crise sanitaire, le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) débutera le 16 janvier au Cameroun dans quatre stades : deux à Douala, un à Yaoundé et un à Limbé. Ce tournoi de football, fondé en 2009 et dont ce sera la sixième édition, est réservé aux joueurs africains évoluant dans leur championnat national.
La République démocratique du Congo (RDC) l’a remporté à deux reprises (2009 et 2006), alors que la Tunisie (2011), la Libye (2014) et le Maroc (2018) ont inscrit une fois leur nom au palmarès. Seize équipes, réparties en quatre groupes (Cameroun, Zimbabwe, Mali et Burkina Faso dans le A ; RDC, Libye, Niger et Congo dans le B ; Maroc, Rwanda, Togo et Ouganda dans le C ; Zambie, Guinée, Tanzanie et Namibie dans le D), sont en lice.
Le Cameroun, pays hôte, ainsi que le Maroc et la RDC font figure de favoris. Le CHAN, qui se déroulera en présence de public, mais avec des jauges réduites, permettra au Cameroun de se tester, à un an de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2022.
ELECTION À LA PRÉSIDENCE DE LA CAF (RABAT, 12 MARS)
Il y a quatre ans, le Camerounais Issa Hayatou s’était incliné, après vingt-neuf ans de règne à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), face au Malgache Ahmad Ahmad. Ce dernier avait annoncé à la fin du mois d’octobre 2019 sa volonté de briguer un second – et dernier – mandat. Mais la suspension de cinq ans que lui a infligée la FIFA le 24 novembre pour, entre autres, détournement de fonds et abus de pouvoir, risque de l’empêcher d’atteindre son objectif, même si l’insulaire a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Quatre candidats ont décidé de se lancer dans la course à l’élection d’un poste qui vaut rang de chef d’Etat. Le moins inattendu est sans doute le Sénégalais Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football. Les trois autres postulants étaient nettement moins attendus. Il s’agit du Mauritanien Ahmed Ould Yaya, qui a permis au football de son pays de se métamorphoser en moins d’une décennie, de l’Ivoirien Jacques Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), et du milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, président du club de Mamelodi Sundows. Et il se murmure que l’homme d’affaires bénéficie du soutien sans faille de Gianni Infantino, l’omnipotent président de la FIFA. Ce qui n’est pas forcément un atout…
QUALIFICATIONS POUR LA COUPE DU MONDE 2022 (DU 31 MAI AU 16 NOVEMBRE)
Après un premier tour expédié en septembre 2019, les choses sérieuses vont vraiment commencer à partir du 31 mai. Les quarante équipes toujours en lice ont été réparties en dix groupes de quatre, pour un second tour qui s’achèvera en septembre. Les dix vainqueurs accèderont au troisième tour, où cinq confrontations en matchs aller-retour détermineront les cinq qualifiés pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, la dernière de l’histoire à se dérouler avec trente-deux sélections, avant le passage à quarante-huit en 2026.
Le deuxième tour laissera forcément sur le bas-côté de la route quelques noms ronflants du football africain : l’Algérie ou le Burkina Faso, le Cameroun ou la Côte d’Ivoire, le Ghana ou l’Afrique du Sud, alors que la RDC, qui n’a plus participé à une phase finale depuis 1974, a hérité, avec le Bénin et Madagascar, quart de finalistes de la CAN 2019, de deux adversaires ambitieux. En 2018, le contingent africain (Sénégal, Maroc, Nigeria, Egypte et Tunisie) n’avait réservé aucune nouveauté. Certaines sélections, telles que le Mali, le Gabon ou l’Ouganda notamment, rêvent de bousculer l’ordre établi.
JEUX OLYMPIQUES (TOKYO, DU 23 JUILLET AU 8 AOÛT)
Reportés d’un an à cause de la crise sanitaire, les Jeux olympiques de Tokyo permettront peut-être aux athlètes africains de faire encore mieux qu’à Rio de Janeiro, il y a presque cinq ans, où ils avaient obtenu quarante-cinq médailles au total, dont dix en or. Le Kenya, qui s’était classé à la quinzième place, en avait remporté treize à lui tout seul, dont six en or, notamment grâce à ses résultats en athlétisme.
C’est encore une fois dans cette discipline que les chances de médailles africaines seront les plus élevées, grâce aux pays d’Afrique de l’Est, Kenya et Ethiopie en tête. On pense, entre autres, au Kényan Eliud Kipchoge, champion olympique en titre en marathon, à l’Ethiopienne Almaz Ayana, médaille d’or sur 10 000 mètres, ou à la Sud-Africaine Caster Semanya, qui avait quitté Rio avec la médaille d’or du 800 mètres autour du cou. Dans les disciplines collectives, les chances de médailles semblent plus restreintes, même s’il sera intéressant de suivre, en football masculin, l’Egypte, surtout si elle peut compter sur Mohamed Salah.
AFROBASKET (RWANDA, DU 24 AOÛT AU 5 SEPTEMBRE)
Pour la première fois de son histoire, le Rwanda va accueillir l’Afrobasket, le championnat continental de basket-ball. Afin d’accueillir le gratin africain du ballon orange, le gouvernement rwandais n’a pas hésité à investir 16 millions d’euros pour faire sortir de terre la Kigali Arena, un écrin ultra-moderne inauguré en juillet 2019 par Paul Kagame, le chef de l’Etat. Seize sélections, dont le pays hôte, sont qualifiées.
Pour l’instant, le plateau définitif n’est pas encore connu, puisque les éliminatoires ne sont pas terminées. Mais on devrait y retrouver les meilleures équipes du continent, dont la Tunisie, tenante du titre, l’Angola, le recordman des victoires en phases finales (onze), le Sénégal, le Nigeria ou encore l’Egypte. L’occasion aussi, de voir à l’œuvre certains des meilleurs joueurs africains du moment, tels que le Nigérian Al-Farouq Ajiede Aminu (Magic d’Orlando, NBA) ou l’Angolais Yanick Moreira, qui évolue à l’AEK d’Athènes.
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