Home / Diaspora / Mamoudou Gassama, le sans-papiers devenu héros

Mamoudou Gassama, le sans-papiers devenu héros

Après avoir sauvé un enfant suspendu dans le vide, le jeune Malien Mamoudou Gassama va être naturalisé Français et rejoindre les sapeurs-pompiers.

Une décision « exceptionnelle » du président Emmanuel Macron à la hauteur de l’acte de courage dont il a fait preuve.

Surnommé « Spiderman » sur les réseaux sociaux, Mamoudou Gassama, 22 ans, sans-papier, est devenu un héros national. La vidéo qui le montre escaladant, à la seule force de ses bras, la façade d’un immeuble parisien pour aller sauver un enfant suspendu à la balustrade au 4e étage a été vue des millions de fois.

Ces trente secondes vertigineuses pour un acte de bravoure lui ont valu d’être reçu lundi 28 mai par Emmanuel Macron. Le chef de l’État lui a proposé d’être « naturalisé » et de rejoindre les sapeurs-pompiers, ce que Mamoudou Gassama a accepté.

« Cela m’a fait plaisir car c’est la première fois que je gagne un trophée comme ça », a-t-il commenté après avoir reçu un diplôme et une médaille pour « acte de courage et de dévouement ».

Du Mali à Montreuil

La « décision exceptionnelle » d’Emmanuel se justifie par l’acte d’« héroïsme » mais « ne fait pas une politique », a tenu à préciser le président de la République. « On ne peut pas donner [des papiers] à tous ceux qui viennent du Mali, du Burkina. Quand ils sont en danger, on donne l’asile, mais pas pour des raisons économiques », lui a-t-il dit lors de leur entretien.

Mamoudou Gassama a en effet fui « la pauvreté de son pays », explique son cousin Birama Gassama, qui est aussi son compagnon de chambre au foyer pour travailleurs migrants de Coalia à Montreuil.

Il lui a fallu plus d’un an, a raconté Mamoudou Gassama sur RMC, pour quitter le village de Yaguiné dans la région de Kayes au Mali, traverser le Burkina Faso, le Niger, la Libye, puis rejoindre en bateau l’Italie pour enfin arriver en France en 2013. Là où son frère est installé depuis plusieurs années.

La peur d’un sans-papier

Pour gagner un peu d’argent, il travaillait jusque-là « au noir dans le secteur du bâtiment », témoigne son colocataire. En parallèle, Mamoudou aime jouer au football avec ses amis. « Comme au village lorsqu’il était tout petit », glisse Birama qui décrit son cousin comme un sportif-né.

Ce samedi soir justement, le jour du sauvetage, le jeune homme se rendait dans un restaurant du XVIIIe arrondissement de Paris pour regarder la finale de la Ligue des champions de ballon rond. Une sortie exceptionnelle, selon son colocataire au foyer. « Même dans le métro, il n’était pas tranquille. Vous savez c’est comme ça quand vous n’avez pas de papiers », confie là encore ce cousin.

« L’indignité de notre politique d’accueil »

Et c’est cette même peur qui l’a habité lorsque les forces de l’ordre sont arrivées à l’appartement pour prendre en charge le petit garçon de quatre ans sauvé. « Il m’a dit qu’au moment où il attendait les secours, il était très inquiet, il transpirait. Mais moi, je savais que son acte serait récompensé », déclare fièrement Birama Gassama, installé en France depuis vingt-et-un ans.

La récompense d’Emmanuel Macron était « absolument nécessaire » pour Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’Asile, qui dès le soir du 27 mai, avait promis au jeune Malien, sur Twitter, de l’embaucher.

LA CROIX

A propos Aboubacar

Journaliste et animateur radio. Directeur de Publication de ©Afroguinée Magazine, premier portail culturel et événementiel de Guinée-Conakry.

Vérifier aussi

Créa-Concerts annonce « La Nuit de la Guinée » au Zénith – PARIS

La structure Créa-Concerts annonce « La Nuit de la Guinée » qui aura lieu le …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.