Ahmed Sékou Touré, l’homme qui a conduit la Guinée à l’indépendance, en 1958, s’éteint à l’âge de 62 ans. Une semaine plus tard, le 3 avril 1984, un coup d’État militaire orchestré par Lansana Conté renverse le gouvernement.
Sékou Touré, qui est pressenti pour diriger l’Organisation de l’unité africaine, éprouve un malaise le 26 mars 1984. Transporté d’urgence à Cleveland, en Ohio, il est opéré au cœur mais meurt pendant l’intervention. Quarante jours de deuil national sont décrétés pour honorer sa mémoire. Le corps du défunt est rapatrié en Guinée et ses funérailles ont lieu le 30 mars. Sont présents vingt chefs d’État africains ainsi que le vice-président des États-Unis, George Bush. Selon la Constitution, un nouveau président doit être élu dans les 45 jours suivant la mort de Sékou Touré. Mais le 3 avril, un groupe d’officiers de l’armée, dirigé par Lansana Conté, orchestre un coup d’État et s’empare du pouvoir. Conté suspend la Constitution, dissout le parti unique et impose un couvre-feu.
Le lendemain, la junte militaire promet de favoriser la libre entreprise et de respecter les droits humains. Des accusations de racisme et de violations flagrantes des droits humains par le régime précédent servent d’ailleurs de justification au coup. Le 5 avril, le colonel Lansana Conté devient président et crée le Comité Militaire de Redressement National (CMRN). Composé de 18 membres, il représente les trois principales ethnies du pays : Peule, Malinké et Soussou ainsi que d’autre composantes sociologiques de la Guinée. Conté accélère le virage libéral entreprit par Sékou Touré à la fin de son règne. En 1993, il sera élu président lors d’une élection multi-partite. (…)
Extrait : Perspective Monde – Décès Du Président guinéen Ahmed Sékou Touré
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